Les touristes qui visitent le Népal ne peuvent le faire sans émettre une quantité de CO2 importante. La reprise du tourisme équivaut donc au redémarrage des émissions. Quelles options pour le futur ?
L’année 2020 aura été une catastrophe pour l’économie touristique du Népal avec l’arrêt pur et simple des trekkings et des expéditions pendant de longs mois. En parallèle, ce ralentissement a fait chuter les émissions de gaz à effet de serre dans les régions les plus visitées par les touristes. Au premier rang desquelles la vallée de l’Everest. Durant un printemps traditionnel, le Nepalitimes rappelle le nombre impressionnants de vol qui parcourent cette région (lien en anglais).
Des milliers de tonnes de CO2 émises dans la vallée de l’Everest
Le petit aéroport de Lukla reçoit de 40 à 100 vols par jour en provenance du reste du pays, principalement de la capitale. Chaque passager émet l’équivalent de 420 kg de CO2 pour un aller-retour Katmandou-Lukla. Moins de 200 km à vol d’oiseau, et pourtant des émissions dignes d’un vol Paris-Barcelone. En cause, les petits avions utilisés pour rejoindre la vallée de l’Everest. En 2019, ces vols domestiques ont généré quelques 22.000 tonnes de CO2. Auxquels viennent s’ajouter les émissions en provenance des nombreux hélicoptères qui survolent la région. Une étude a compté quelques 70 à 100 vols quotidiens avec ce type de machine. Pour 4.000 tonnes de CO2 supplémentaires.
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Quand on ajoute l’empreinte carbone des voyages pour rejoindre le Népal, on comprend les réflexions actuellement menées pour mettre en œuvre un tourisme plus durable. La grande majorité des touristes au Népal venant de l’étranger, mener des projets de compensation sur le sol népalais est une piste évoquée. Les visiteurs « compenseraient » les émissions de gaz à effet de serre de leur voyage en participant financièrement à des projets environnementaux locaux. Une approche qui n’est évidemment pas pertinente à long terme. Une autre piste serait de développer le tourisme domestique, encore balbutiant. Ces réflexions, nées au cœur de la pandémie de covid-19, structureront peut-être les prochaines étapes du développement touristique du Népal. Ce serait un changement radical d’approche. Jusque là, les autorités népalaises mettent l’accent sur le développement quantitatif : toujours plus de touristes !
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