Les grands hôtels de Katmandou l’ont annoncé hier. Faute de clients et par peur de l’épidémie de coronavirus, ils fermeront leurs portes dans les prochains jours. Le Hyatt Regency, le Radisson et le Mariott ont tous pris la même décision. « Bien que l’hôtel manque d’activité, la décision vise également à empêcher la propagation possible du coronavirus parmi notre personnel et nos clients » explique le responsable de la communication du Hyatt Regency à l’Himalayan Times. Les 350 employés de ce grand hôtel sont « mis en congé ». Ils ne toucheront pas leur salaire en totalité mais une partie.
Les autres hôtels de la ville attendent que le gouvernement annonce des aides potentielles pour le secteur avant de se prononcer. Mais la possibilité d’une fermeture complète de l’ensemble des hôtels est évoquée dans les prochains jours.
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Depuis plusieurs jours, il n’y a (presque) plus de touristes au Népal. Les hôtels du pays, et notamment ces établissements luxueux aux normes internationales, sont principalement destinés aux visiteurs étrangers. Moins de 15% de leurs chambres sont aujourd’hui remplies.
Un optimisme népalais à relativiser
Plusieurs responsables du secteur touristique au Népal gardent cependant un peu d’optimisme. « Nous avons de nombreux exemples dans notre histoire, de situations où notre secteur du tourisme a été en mesure de se remettre rapidement de tels incidents. Comme après l’insurrection maoïste qui a duré une décennie et le tremblement de terre dévastateur » de 2015, explique Sunil Shakya du département népalais de la Asia-Pacific Travel Association. Un optimiste relativisé par Aditya Baral, ancien responsable du Ministère du Tourisme pour le Kathmandu Post : « C’est peut-être le pire choc de l’histoire du tourisme au Népal. Les effets sont déjà plus importants que ceux du tremblement de terre de 2015 ».
Dans la vallée de l’Everest, tout s’arrête !
A Namche Bazar, dans la vallée de l’Everest, l’impact est encore plus visible. Tous les hôtels et lodges sont d’ores et déjà fermés, pour une durée indéterminée. A Lukla, le seul aéroport de la région est quasiment déserté. « IL n’y a plus de trekkers du tout (…) à cette saison, il y a normalement 160 atterrissages et décollages à Lukla. Dimanche, il n’y en a eu que 12 et la plupart ne transportaient que des marchandises » explique un sherpa, hôtelier dans ce village touristique, point d’entrée de la vallée de l’Everest.
Illustration hôtels Everest © Moralist CC BY-SA 3.0