Alors que Jost Kobusch donne des nouvelles plutôt rassurantes de son pied, Alex Txikon a progressé en direction du Camp 2. Dans cette zone de la voie normale de l’Everest appelée Vallée du Silence ou Western Cwm en anglais. Cette expression qui semble imprononçable vient du gallois « vallée ». Cet enchaînement de consonnes se prononce en réalité « coom ». Cette vallée jouit d’un micro-climat très spécifique qui ne manque pas de surprendre les grimpeurs.
Le micro-climat de la Vallée du Silence
Bien que située entre 6.000 et 6.800 mètres environ, elle est abritée de certains vents et la forme des pentes alentours concentre les rayonnements solaires. Si les vents se posent et que le soleil brille, les températures ressenties dans la Western Cwm peuvent dépasser les 30°C au printemps. Embêtant si on s’est vêtu d’une combinaison en duvet… Quand à ceux qui font le choix de se découvrir, gare aux coups de soleil. A cette altitude avec la réverbération conjuguée de toutes les pentes alentours, danger de brûlure à l’horizon. Et dès que le soleil se voile, les températures chutent vertigineusement, on est tout de même au-dessus de 6.000 mètres entourés de neige.
Cette chaleur peut participer au déclenchement d’avalanches très impressionnantes.
La Vallée s’étire sur quelques 4 kilomètres, des dernières crevasses majeures du Glacier du Khumbu jusqu’au pied de la face du Lhotse. C’est dans cette zone que s’installe traditionnellement le Camp 2 (voir vidéo ci-dessous, images printemps 2011).
Dans Victoire sur l’Everest, John Hunt la décrit en quelques mots : « Une vallée cachée qui constitue un miracle d’architecture orogénique : une combe à grande altitude dont le sol d’élève en pente douce de 5.750 à 6.700 mètres en direction de l’ouest. Lorsque Mallory la découvrit au cours de la première reconnaissance de l’Everest en 1921, il la nomma Western Cwm ; ou combe ouest, certainement en souvenir de ses escalades au Pays de Galles. »
Illustration Vallée du Silence © Moving Mountains Trust- Wikipedia