Ces derniers jours, plusieurs dizaines de grimpeurs sont arrivés au sommet du Manaslu. C’est la montagne sur laquelle se concentre l’essentiel des expéditions cet automne au Népal. Parmi eux, le Népalais Nims Dai et l’Andorrane Stefi Troguet. Ils grimpaient tous les deux dans la même expédition mais leurs CV respectifs ne sont pas encore tout à fait comparables…
Nims : plus qu’une marche avant la victoire !
Nims Dai continue son challenge. Après son ascension du Cho Oyu il y a quatre jours, le Népalais a rapidement quitté le territoire chinois pour rejoindre le camp de base du Manaslu, situé au Népal. Quelques heures seulement après avoir atteint le camp, il démarrait déjà l’ascension. Ce matin, il était au sommet. Depuis avril dernier, c’est le 13ème sommet de plus de 8.000 mètres qu’il atteint. La Terre n’en compte que 14 ! Baptisé « Project Possible », le projet de Nims Dai vise à réaliser l’impossible. Mettre seulement 7 mois pour gravir tous ces sommets. A aujourd’hui, l’alpiniste qui les a enchaîné le plus rapidement a mis plus de 7 ans. Passer de 7 ans en 7 mois, c’est un challenge que cet ex-membre des forces spéciales britanniques pourrait bien réaliser… mais il y a un mais.
Le quatorzième sommet, le Shishapangma, est situé en Chine. Seulement en Chine, c’est sa particularité. Il s’agit du seul sommet de 8.000 mètres à n’être accessible que par la Chine. Et manque de chance, les autorités chinoises ont décidé d’interdire l’accès au Shishapangma cet automne. Aucune expédition n’y est organisée. Nims Dai fait donc des pieds et des mains pour obtenir un permis exceptionnel. Les autorités népalaises tentent même d’intercéder en sa faveur auprès de leurs homologues chinois. Jusqu’à présent, ce lobbying n’a rien donné et l’accomplissement du projet de Nims Dai est soumis à la volonté des autorités chinoises. Si elles autorisent l’alpiniste à grimper le Shishapangma, nul doute qu’il mettra tout en œuvre pour parvenir au sommet. Si le permis ne vient pas, son projet devra s’en tenir à ces 13 sommets. Ce n’est pas la montagne qui en aura décidé ainsi mais bien la bureaucratie des hommes.
La jeune Andorrane Stefi Troguet réussit son deuxième 8.000 !
Quelques heures ont suffi à Stefi Troguet pour regagner le camp de base. C’est le sourire aux lèvres qu’elle est arrivée au pied de la montagne, forte de son succès du jour. Le matin même, elle se tenait au sommet du Manaslu, à 8.163 mètres d’altitude. 3.250 mètres de dénivelé négatif plus tard, l’expédition était terminée. Son deuxième sommet de 8.000 mètres en poche, l’Andorrane va pouvoir regagner l’Europe. Après le Nanga Parbat cet été, gravi sans oxygène supplémentaire, elle ciblait le Manaslu cet automne. Mais à n’en point douter, elle ne n’arrêtera pas là… Attendons quelques jours, et un nouveau projet himalayen germera dans son esprit. Elle a déjà évoqué qu’elle comptait bien gravir d’autres 8.000…
Illustration © S.Troguet