L’hiver dernier, deux expéditions étaient sur le devant de la scène, au pied du K2. Deux groupes distincts qui tentaient de vaincre ce colosse de 8.611 mètres, jamais gravi en hiver. D’un côté, l’équipe basque d’Alex Txikon, de l’autre un groupe russo-kazakho-kirghize emmené par Vassily Pivtsov. Deux manières d’aborder l’objectif mais une cible commune : le sommet du K2. Aucune des deux expéditions n’a réussi à l’atteindre. Mais tout le monde est reparti avec sa dose de rancœur à l’égard de « l’autre » expédition.
Maintenant que tous les grimpeurs se sont reposés, ils règlent leurs comptes… Dans une interview pour Explorersweb, Alex Txikon expliquait « que les Russes avaient plus de chances d’atteindre la lune que le sommet du K2 ». L’article a changé de titre depuis, mais exprimait bien l’amertume du Basque.
Txikon attaque…
Au sujet des russes, Txikon ne mâche pas ses mots « je suis très déçu. Ils ont complètement discrédité ‘l’école d’alpinisme soviétique’. J’ai grimpé avec des hommes remarquables comme Denis Urubko, Nikolai Tomyiamin, Valery Babanov, Sergei Bogomolov, Alexei Bolotov, et tant d’autres. Eux, c’était autre chose ! ». Txikon explique que leur relation n’était que compétition. Ils avaient une attitude « égoïste » ; le Basque explique même que c’est sont équipe qui a redescendu quelques 60 kg de déchets de plusieurs camps pour le compte des Russes. Il détaille aussi le fait que les Russes n’ont que très peu équipé la voie de cordes fixes, préférant utiliser d’anciennes cordes au mépris de leur sécurité (ou « les nôtres quand nous n’étions pas là » ajoute Txikon).
Il juge très durement leur niveau et leur capacité à aller au sommet. Txikon les a trouvé particulièrement lents. Il questionne également le leader, Vassily Pivtsov :
« je ne sais pas ce qui lui est arrivé » !
Les Russes répliquent !
Dans le même temps, les Russes pointent du doigt la mauvaise fois d’Alex Txikon. Elena Laletina a notamment republié des histoires datant de 2014. Cette année là, Alex Txikon faisait partie d’une expé menée par Denis Urubko. Artem Braun (présent cette année au K2) lui aurait sauvé la vie. La version issue du journal de Txikon ne mentionne pas sa défaillance…
Lire aussi : la réponse de Vassily Pivtsov à Alex Txikon
Une chose est sûre, personne n’est arrivé au sommet du K2 en hiver ! Et l’absence de coopération entre les deux équipes n’a certainement pas aidé…
Illustration txikon debrief © Alex Txikon