Dans une interview accordée au magazine espagnol Desnivel, Simone Moro donne son avis sur l’expédition de Nardi et Ballard, sur leur disparition et sur les recherches entreprises. En 2016, Moro avait participé à la première ascension hivernale du Nanga Parbat. Avec ses autres réussites sur des 8.000 durant la saison froide (Shishapangma, Makalu, Gasherbrum II), il est incontestablement l’un des plus grands himalayistes hivernaux. Il livre sa vision des choses, sans mâcher ses mots, au risque de subir les foudres de l’opinion publique.
« Ce n’était pas loin d’être du suicide… »
Il souligne que l’itinéraire choisi, l’Eperon Mummery, était extrêmement dangereux. « Pourquoi personne n’a essayé l’Eperon Mummery en 125 ans ? ». Parce que c’est de la folie, explique l’Italien. « ce n’était pas loin d’être du suicide ».
Quant à l’opération de secours qui se déroule actuellement : « Ali et Alex me font peur, ils ne font pas que regarder à la jumelle, ou depuis un hélicoptère. Ils vont sur le terrain, ils escaladent la montagne. Le risque qu’ils prennent est très élevé ». Moro connaît bien Ali (Sadpara) et Alex (Txikon). Ils étaient avec lui, au sommet du Nanga Parbat en 2016. Nardi aurait pu y être, mais avait mis fin prématurément à son expédition cette année là.
En attendant, la fin de l’histoire est sans appel pour Simone Moro : « depuis le second survol en hélico d’Alex et Ali, qui est monté jusqu’à 7.000m, un jour de beau temps ; c’était suffisant pour comprendre que Daniele et Tom avaient disparu, enterrés sous la neige. ».
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Illustration © Adeel Anwer