Engagé dans une expédition hivernale en vue de gravir le second sommet de la planète, le K2, le Basque Alex Txikon a importé au camp de base une idée venue de l’arctique. Si les Inuits tendent à se sédentariser et à délaisser leur habitat traditionnel, l’igloo, pour s’installer dans des habitations en dur ; Txikon s’inspire de leurs constructions traditionnelles. Cet abri, fait de blocs de neige compactée, a en effet des propriétés très intéressantes s’agissant de passer l’hiver dans une région très froide. S’il faut beaucoup plus de temps pour bâtir un igloo que pour déplier une tente, le jeu en vaut pourtant la chandelle.
Isolation, protection, les atouts de l’igloo !
L’épaisseur des murs, qui peut atteindre 10 à 30 centimètres, permet de faire face aux vents violents. Dans la région du K2, où le vent peut souffler très fort, c’est un premier atout. « Lorsque vous marchez de la cantine (NDLR : une tente) jusqu’à l’igloo, tous les muscles sont gelés, votre visage s’use mais lorsque vous entrez à l’intérieur, le vent disparaît et tout devient calme ! » explique Txikon. L’autre atout est l’isolation thermique. Il peut faire -45°C à l’extérieur, l’intérieur reste (presque) douillet. La température ne peut descendre en dessous des -5°C. Avec la chaleur humaine, elle peut même devenir positive. L’espace et la ventilation permettent aussi de prévenir la condensation qui ne manque pas de tremper les sacs de couchage sous les tentes. Dans l’igloo, on reste au sec. « la meilleure nuit de toutes mes expéditions hivernales » confirme le grimpeur basque.
Si des Inuits expérimentés mettront moins d’une heure à bâtir un igloo solide, les apprentis inuits du camp de base du K2 ont mis beaucoup plus de temps. Mais ils se sont appliqués, notamment en chauffant les blocs de neige à la bougie pour les faire légèrement fondre et regeler. Une méthode traditionnelle inuit pour solidifier la construction.
Le choix de l’itinéraire
Maintenant que le camp de base est complètement installé. L’équipe d’Alex Txikon choisit son itinéraire. Si l’Eperon des Abruzzes (choisi par les Russes) semble rester un plan de repli incontournable, le Basque veut tester une autre voie. Aujourd’hui, ils ont commencé à transporter du matériel jusqu’au camp de base avancé. A la suite, ils devraient explorer la face Est du K2, un itinéraire peu connu mais généralement abrité du vent. L’an dernier, Denis Urubko avait encouragé le chef de l’expédition polonaise à explorer cette zone, en vain. Txikon n’a pas encore choisi définitivement cette face Est, mais l’exploration de cette paroi est lancée.
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Illustrations © Winter Top Appeal – Alex Txikon