Pour le site russe mountain.ru, Anna Piunova a posé quelques questions à Artem Braun concernant l’expédition hivernale au K2 qu’il organise. Avec l’aide du chef d’expédition Vassily Pivtsov, il compte bien emmener ses hommes dans cette première historique du K2 en hiver. Le seul 8.000 à n’avoir jamais été conquis en cette saison.
On manque d’expérience ?
Aux questions sur le manque d’expérience de l’équipe sur des 8.000 en hiver, Artem Braun répond sereinement. « Ce sont tous des combattants, et le gros du travail est loin du sommet ; il n’y aura probablement pas plus de 2 ou 3 personnes au sommet, si assaut il y a ! ». Sous-entendu, on n’a surtout besoin de gars pour préparer la voie ou sécuriser les camps inférieurs.
S’agissant de Denis Urubko, avec qui Artem a des expériences passées, pourquoi n’est-il pas de la partie ? « Denis est comme çà, quand il en a fini avec vous, il coupe les ponts et ne revient pas. Et vous ne l’appelez pas, c’est comme çà… ».
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Sur les questions tactiques, Artem Braun avait des idées alternatives mais va probablement diriger son équipe sur la voie des Abruzzes, la voie dite « normale ». L’hiver dernier, les Polonais avaient mis de longues semaines avant de se rabattre sur cet itinéraire, hypothéquant leurs chances de succès. Ces questions de choix d’itinéraires étaient parmi les points de désaccord entre Krzysztof Wielicki et Denis Urubko. Il confirme également que cette ascension se fera sans oxygène supplémentaire, sauf en cas d’extrême urgence.
Et grimper avec les Basques ?
Un permis a été délivré pour une deuxième expédition cet hiver au K2. Il s’agit d’un groupe basque emmené par Alex Txikon. Sur l’hypothèse d’une alliance avec l’équipe basque, le responsable de l’expédition russe reste ouvert. Il explique : « Nous avons de bonnes relations (…) on verra ». A aujourd’hui, Alex Txikon n’a pas encore annoncé officiellement le lancement de son expédition. Il a confié cette semaine à Desnivel qu’il réfléchissait encore, qu’il avait certes un permis pour le K2 mais que rien n’était arrêté.
Expérience des alpinistes, tactiques, matériels, alliances… tous ces paramètres que les hommes peuvent maîtriser ne font pas une ascension hivernale réussie sur le K2. Artem Braun le sait bien. « Nous avons besoin de beau temps, et d’un peu de chance ! » conclue Braun.
K2 © Maria Ly