En janvier dernier, les alpinistes Denis Urubko et Adam Bielecki faisaient partie de l’expédition polonaise au K2. Leur objectif : planter le drapeau polonais au sommet de la seconde montagne de la planète, en plein hiver. Personne n’a jamais foulé ce sommet en hiver, c’est le dernier « 8.000 » à n’avoir jamais été gravi entre décembre et mars ! Mais au beau milieu de leur expédition, ils ont reçu un appel à l’aide. A quelques 200 kilomètres de leur camp de base à vol d’oiseau, deux grimpeurs étaient en perdition sur le Nanga Parbat. Parmi eux, la Française Elisabeth Revol.
En quelques heures, Urubko et Bielecki abandonnaient leur expédition pour s’embarquer dans un sauvetage épique. Après une longue nuit à batailler dans une terrible paroi, ils arrivaient à rejoindre la Française. Ils allaient ainsi la ramener vivante. Le deuxième membre de la cordée n’a pas eu cette chance. Malade à plus de 7.000 mètres, les sauveteurs avaient dû se résoudre à l’ « abandonner ».
Un prix pour les courageux sauveteurs
Lors du récent Festival de Montagne de Ladek, le vénérable Club Alpin britannique a voulu distinguer ces deux sauveteurs. Ces derniers ont donc reçu un prix de la main de Victor Saunders saluant leur courage et leur humanité lors de cet épisode de début d’année.
Ce prix, imaginé notamment par Doug Scott, n’a été remis que deux fois dans l’histoire de l’Alpine Club. La première était en 2009 pour saluer le dévouement de plusieurs grimpeurs déroutés pour porter secours au Basque Iñaki Ochoa, touché par le mal des montagnes sur l’Annapurna. Parmi les primés : Ueli Steck et Horia Colibasanu.
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Illustration © Ladek Mountain Festival