Après sa tentative en solo, contre l’avis du reste de l’expédition, Denis Urubko abandonne le K2. Retour sur un week-end sans précédent.
Chronologie du week-end
Samedi 24 février au petit matin. Alors que l’équipe de l’expédition polonaise au K2 se réveille et prend son petit déjeuner. Un homme seul se dirige vers l’Eperon des Abruzzes. C’est Denis Urubko, le grimpeur le plus expérimenté de l’équipe. A plusieurs reprises, il avait tenté de convaincre ses camarades et notamment Adam Bielecki de faire une tentative avant la fin du mois de février. Devant la fin de non recevoir de ses collègues, il a pris ses responsabilités. Sans même en discuter avec le chef de l’expédition, il est parti vers le sommet.
Ne souhaitant pas que le reste de l’équipe le fasse changer d’avis ou puisse lui venir en aide si nécessaire, il n’avait même pas pris de radio avec lui. Il a ainsi grimpé vers le Camp 1, puis le Camp 2 inférieur et le Camp 2 supérieur où il a certainement passé sa première nuit. Puis il a continué ers la Black Pyramid et a dormi quelque part entre 6.700 et 7.200m pour sa deuxième nuit. Mais ce lundi matin, alors que tout laissait à penser qu’il allait continuer à monter vers le sommet, il a fait demi-tour.
Les vents étaient visiblement trop violents et rendaient toute progression vraiment suicidaire. Il a donc battu en retraite. Il est arrivé au camp de base en fin d’après-midi de lundi. Pendant ce temps, l’inquiétude était palpable dans le reste de l’équipe.
Il quitte l’expédition
De retour au camp de base, sain et sauf, il a annoncé qu’il quittait l’expédition. Il a rappelé sa conception de l’hiver : décembre, janvier, février. Ainsi, selon lui, il n’y a plus de possibilité d’ascension hivernale.
Comme souvent, les réseaux sociaux se sont déchaînés. Certains dénonçant l’inconscience d’un homme parti seul, obligeant le reste de l’équipe à préparer un délicat sauvetage. D’autres louant le courage d’un alpiniste hors pair parti réaliser ce que son équipe n’avait pas réussi jusque là.
La suite
« L’expédition continue comme prévue » dit la communication officielle de l’expédition. Mais désormais, il ne reste qu’Adam Bielecki à être suffisamment acclimaté. Aucun autre grimpeur n’a passé une nuit à plus de 7.000m jusqu’à présent. Dans ces conditions, ces derniers ne pourront – à ce stade – participer à une tentative au sommet. Il va donc falloir qu’ils peaufinent leur acclimatation. Et ce ne sera pas pour tout de suite, les deux cordées encore présente dans la paroi devraient descendre au camp de base dès demain matin.