Troquer un bureau moquetté, un ordinateur et une pile de dossiers pour le grand air. Mon nouveau bureau ? La montagne, les sommets ! Et mes dossiers, je les remplace par des clients, désireux de partir en montagne à mes côtés. L’image me plait bien. C’est décidé, je vais devenir guide de haute montagne ! Rebuffat, Lachenal, Croz, Charlet, Payot… j’arrive ! Bientôt, j’en serai !
L’inscription ou le début de la fin
« Le métier de guide exige de sérieuses capacités physiques, techniques et morales » prévient l’ENSA, l’Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme, basée à Chamonix. Oui je me doute bien que ça ne va pas être si simple. Mais quand vous dites « sérieuses » capacités, vous voulez dire « très sérieuses » ?
La formation dure de 3 à 7 ans et alterne théorie et pratique. Ah bon. 7 ans, c’est pas rien. C’est quand même plus engageant que 3 heures de sensibilisation au risque incendie. Mais je suis motivé alors c’est pas un souci !
Le dossier d’inscription ne devrait pas poser de problème… Photo d’identité, copie de carte d’identité, des enveloppes timbrées… tout va bien ! un certificat médical… ça devrait pouvoir se trouver ! une liste de courses… quoi ? ben c’est que je comprends pas bien l’intérêt, et je les jette souvent, sitôt revenu du supermarché… Ah il y a méprise. Ce sont des courses en montagne, qu’il faut avoir réalisé au moment de s’inscrire. Mais bon, je suis motivé alors c’est pas un souci !
A y regarder de plus près, c’est là que ça va commencer à se compliquer ! Au minimum 39 courses, réalisées sur les 3 dernières années, en grimpant en tête ou pas loin (c’est-à-dire qu’on les a pas réalisé en se faisant traîner par un guide…). Et il doit y avoir au moins 3 cascades de glace, 12 courses en ski, 7 courses de neige et glace, 10 de rocher… oulahhh… je suis motivé, mais ça commence à être un souci…
Et après ?
Bon vous avez compris que je ne vais pas aller beaucoup plus loin que la consultation de la plaquette… Mais si ça vous intéresse, la réussite à l’examen probatoire auquel je n’ai pas réussi à m’inscrire permet de suivre le début de la formation. Ensuite, il faut passer une nouvelle étape et devenir aspirant guide. Un stage permet ainsi de valider, sur le terrain, que l’élève maîtrise la situation. S’il valide ce stage (oui je dis désormais « il », et non plus « je »…), il pourra accompagner des clients en montagne, en tant qu’aspirant. Enfin, il pourra s’inscrire au stage « guide » pour finaliser sa formation et ainsi tenter d’obtenir le sésame final : le diplôme de guide de haute montagne. Et après, à lui la belle vie ! Enfin, à lui la vie de guide de haute montagne en tous cas !
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