Les mots sont forts dans un rapport commandé par le préfet de Haute-Savoie et récemment rendu public. Il y est notamment question du fameux Refuge du Goûter. Ce bâtiment emblématique du massif du Mont-Blanc.
L’Inspection Générale de l’environnement et du développement durable a rendu public un rapport édifiant sur « les équipements et refuges qui jalonnent la voie normale » du mont Blanc. Dans ce document accessible en ligne, les remarques les plus préoccupantes concernent le Refuge du Goûter. Cet édifice très récent et pourtant qualifié de « bateau ivre ». On peut lire dans le rapport : « Difficile de croire qu’un bâtiment aussi récent (10 ans), concentre autant de promesses non tenues. S’agit-il de malfaçons, d’entretien fait avec trop peu de rigueur, ou encore d’erreurs initiales dans des choix technologiques (pour les trois piliers que sont l’eau, l’énergie et l’assainissement) dont le caractère innovant était vanté ? ». Le rapport ne cherche pas « les coupables » mais invite à trouver des solutions urgemment.
Dysfonctionnements au refuge du goûter
Un état de faits « bien connu de la communauté montagnarde » à propos duquel le document donne quelques exemples. Le fondoir à glace qui peine à fournir de l’eau. Le système électrique solaire renforcé par des batteries qui se révèle insuffisant. Sans compter l’assainissement complexe, inefficace face aux variations de fréquentation, qui génère des évacuations coûteuses et polluantes. Accompagnées de nuisances olfactives insupportables. Le déclenchement intempestif de l’alarme incendie semble être une anecdote. Mais on comprend qu’il puisse compliquer la gestion quotidienne de l’établissement.
Et d’enfoncer le clou en saluant les efforts de l’équipe : « Dans un tel contexte, l’équipe gestionnaire fait des miracles, au prix d’un engagement qui force le respect et qu’il faut saluer, et d’un déficit de sommeil très marqué. Cela ne peut évidemment pas fonctionner ainsi éternellement et le risque de « burn-out », non seulement de l’équipe, mais du système dans son ensemble est réel. ». Le document encourage le lancement d’un « audit détaillé et exhaustif » qui exigera « compétence et lucidité ».
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