Dans la Vallée de la Roya, aux confins des Alpes Maritimes, Cédric Herrou a documenté des actions de l’armée à la limite de ses prérogatives. Il annonce porter plainte.
C’est la deuxième fois en trois mois que Cédric Herrou partage des actions des militaires français dans la vallée de la Roya qu’il juge illégales. Selon l’agriculteur azuréen et ses images, les militaires procèderaient à des contrôles d’identité. Une prérogative qui n’est pas du ressort de l’armée, ici les hommes de l’Opération Sentinelle.
Quand un 4×4 de l’armée vous barre la route et que des hommes mitrailleuse au poing descendent du véhicule en votre direction, vous avez sans doute le réflexe de faire ce qu’ils vous disent de faire. Pas Cédric Herrou qui s’empresse d’appeler la Gendarmerie pour expliquer ce qui se produit. Les militaires, filmés, semblent gênés. D’après Cédric Herrou, interrogé par France 3 Côte d’Azur, « les flics leur ont demandé de partir ». Il ne compte cependant pas en reste là et souhaite « porter plainte contre le préfet ».
Qui est-il ? Cédric Herrou est un agriculteur de la vallée de la Roya, militant de la cause des réfugiés. Il faut dire qu’il est aux premières loges. A l’image du Col de l’Echelle dans les Hautes-Alpes, la vallée de la Roya dans les Alpes Maritimes est un lieu de transit de nombre de migrants. Arrêté à plusieurs reprises depuis 2016, on l’accuse régulièrement d’ « aider » les réfugiés. En partie grâce à ses actions et sa saisine du Conseil Constitutionnel, la liberté d’aider autrui dans un but humanitaire est désormais une réalité. Ce « principe de fraternité » désormais consacré, la Justice avait relaxé Cédric Herrou en 2020. Il avait alors affirmé « la solidarité n’est pas un délit et ne le sera jamais ! »
Illustration © capture FB C. Herrou