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Les migrants risquent leur vie au Col de l’Echelle

Quand ils traversent la Méditerranée sur une embarcation surchargée, les migrants fuient une situation invivable. Ils espèrent trouver un monde meilleur sur l’autre rive. En 2017, plus de 3.000 prétendants à la traversée ne sont pas parvenus sur l’autre rive, ils étaient près de 5.000 en 2016. Mais ce n’est qu’une toute petite partie de la catastrophe humanitaire qui se joue. Car une fois en Europe, le parcours des migrants est encore semé d’embûches. La grande majorité débarque en Italie et cherche à fuir, en direction de l’Allemagne, la France et plus loin le Royaume-Uni, les pays du Nord. Sur leur passage, les frontières ne sont pas en grillage et barbelés. Elles sont montagneuses.

Toutes les issues sont condamnées

Lorsqu’on arrive en Italie du Nord, les choix sont multiples. Les voies principales sont filtrées par policiers et douaniers. Impossible de passer facilement les Tunnels du Mont Blanc ou du Fréjus pour aller en France, idem pour le Grand St Bernard qui relie le Val d’Aoste à la Suisse. Plus à l’Est, même combat. Aux abords du lac de Côme, la route qui permet d’entrer en République Helvète est fortement contrôlée. Les migrants n’auront pas plus de chance par le Col Brenner dans le Tyrol. L’armée autrichienne en a renforcé la surveillance. Plus au Sud, les Cols de Montgenèvre et du Mont-Cenis sont trop surveillés ou trop haut. Près de la mer, la frontière à Vintimille est infranchissable. Quelques migrants tentent encore la traversée hasardeuse vers la vallée de la Roya mais en 2017 le bouche à oreille a poussé les candidats à la traversée vers le Col de l’Echelle.

Le Col de l’Echelle

A Bardonecchia, à quelques centaines de mètres de l’entrée du Tunnel du Fréjus, la route du col de l’Echelle grimpe vers l’Ouest. A la sortie du village italien, elle s’appelle Viale della Vittoria. Les migrants qui voient un signe encourageant dans cette « rue de la Victoire » font fausse route. Une dizaine de kilomètres séparent la gare ferroviaire de Bardonecchia et le col, situé à 1.762m. Pour redescendre jusqu’à Névache dans les Hautes-Alpes, il ne reste alors que 5 ou 6 kilomètres. Mais le chemin n’est pas fini. Au total, ce sont 30km nécessaires pour rallier Briançon. En hiver, la route est fermée et réaliser cette traversée à pieds est plus qu’hasardeux.

La police patrouille aux abords du Col de l’Echelle et les migrants doivent jouer au chat et à la souris avec les autorités françaises, quittant bien souvent les itinéraires balisés. Les conditions hivernales viennent s’ajouter au tableau, avec des températures très basses et des chutes de neige parfois abondantes. On ne compte plus les migrants amputés de mains, d’orteils, voire plus. Quelques-uns arrivent à se frayer un chemin jusqu’en France, quelques 1.600 auraient réussi la traversée cette année, certains au bout de plusieurs tentatives. Plus de la moitié auraient moins de 18 ans.

Les chutes de neige de ces derniers jours ont fait augmenter fortement le risque d’avalanche faisant craindre le pire pour la situation de ces migrants.

EN SAVOIR PLUS > Reportage d’RFI
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Illustrations : Col de l’Echelle en été © Mossot

 

Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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