A Davos, un loueur de ski a refusé de louer du matériel à des clients juifs avant de faire machine arrière.
A Davos (Suisse), un restaurant et son rayon location de matériels ont fait couler beaucoup d’encre en refusant de servir les clients juifs. Une affiche sur la vitrine annonçait clairement la couleur. Suite à des « incidents fâcheux », le magasin ne loue plus de matériel (luge, skis, raquettes…) à « nos frères juifs ». Les autorités locales et l’Office de Tourisme ont pris leurs distances avec le loueur de matériel. Mais ont déjà évoqué une clientèle qui « a du mal à se conformer aux règles. Et se comporte parfois de manière très irrespectueuse envers les hôtes et autres prestataires de services ».
Suite au tollé soulevé par son affiche, le loueur a fait machine arrière. Il annonçait il y a quelques heures que tout le monde pouvait louer du matériel « sans distinction ». Et soutenait que son message n’avait « rien à voir avec de l’antisémitisme ». La pancarte, rédigée en hébreu, avait fait le tour de la toile en quelques minutes. Le propriétaire du magasin avait été très vite qualifié de raciste et antisémite. La Fédération Suisse des Communautés Israélite, qui annonce avoir déposé une plainte, a souligné que ce problème d’accueil des visiteurs juifs n’était pas isolé. La Police du Canton des Grisons a ouvert une enquête.
Les juifs ultra-orthodoxes et la montagne !
Il y a quelques années, un hôtelier d’Arosa avait défrayé la chronique sur ce même thème. Il avait demandé expressément à ses clients juifs de se doucher avant de pénétrer dans la piscine de son établissement. Plusieurs stations de montagne suisses, mais aussi françaises, accueillent une importante clientèle israélite, notamment des juifs ultra-orthodoxes qui souscrivent à des « vacances casher ». Une enquête du Monde en 2019 racontait les résidences entières louées par des opérateurs israélites à l’Alpe d’Huez, aux Ménuires ou à La Plagne et transformées pour quelques semaines. Les cuisines « cashérisées », une salle devenait synagogue, des horaires différenciés pour les piscines. Ou encore des coupures d’électricité le jour du shabbat. Dans plusieurs stations de Suisse, des hôtels proposent le même type de services tout au long de l’année.
Dans une plaquette d’une trentaine de pages éditée par Suisse Tourisme en 2019, on pouvait lire que « Les modes de vie des Juifs de même que leurs pratiques religieuses sont aussi multiples et variés que leurs appartenances nationales et culturelles. Voilà qui requiert quelque souplesse et ouverture d’esprit de la part de l’hôtelier ».
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