Une compilation de témoignages recueillis sur le terrain ces derniers mois par des associatifs vient confirmer que les migrations à la frontière alpine franco-italienne sont toujours et encore soumises à un traitement policier plus que discutable.
Le 18 janvier dernier, l’Association Tous Migrants publiait un rapport intitulé « Pratiques policières du contrôle de la frontière ». Une enquête menée à la frontière franco-italienne du Briançonnais. Elle met en lumière les pratiques des forces de l’ordre dans cette région. La frontière est ici montagneuse et dangereuse. Et des migrants tentent régulièrement de la traverser, au péril de leur vie. Des habitants, conscients qu’ils ne doivent pas aider les migrants à traverser cette frontière, tentent d’apporter un peu d’aide à ces populations lorsqu’elles sont en difficulté dans la montagne. Cette solidarité, elle, est légale.
Un constat ancien derrière une communication bien huilée
Le constat formalisé dans ce rapport n’a hélas rien de nouveau. Quand le Préfet des Hautes-Alpes affirme que le travail de la police aux frontières est « exemplaire dans le respect total des personnes qu’ils interpellent », sa communication se heurte au vécu de centaines d’habitants et de militants de part et d’autre de la frontière. Ces derniers rapportent depuis des années les « violations systématiques des droits des personnes ». Les « procédures expéditives ». Les « refoulements faisant obstacle aux soins ». Les « intimidations » que subissent les habitants solidaires qui effectuent des maraudes. Le rapport souligne des pratiques « opaques et aléatoires » car « soustraites aux regards ». Hélas, rien de bien nouveau depuis la publication, nous en avions parlé, de Trouver Refuge de Stéphanie Besson.
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