Inspirée d’une course réalisée en 1971, cette grande traversée des Alpes à skis a relié Vienne (Autriche) à Nice (France). L’équipe de choc, parrainée par une célèbre boisson énergisante, a relevé le défi et traversé quatre pays : Autriche, Italie, Suisse, France.
Des abandons en cours de route
Partis de Vienne le 17 mars, la Der Lange Weg avait connu plusieurs abandons. Notamment de la part de la championne de l’UTMB Nuria Picas, et de l’himalayiste Tamara Lunger. Des conditions trop engagées pour l’une, une blessure difficile à ignorer pour l’autre, et les deux skieuses auront laissé tomber. Mais le reste du groupe est allé jusqu’à la Promenade des Anglais.
Des difficultés
Avec la grande quantité de neige tombée cette saison, certains passages étaient particulièrement périlleux. C’est d‘ailleurs ce qui a poussé Nuria Picas à abandonner. Sur certaines étapes, la météo n’a pas aidé les skieurs qui ont dû faire face à des conditions assez dures. La plupart des sommets visés ont été atteints, à l’exception notable du Mont Blanc. Le célèbre sommet le plus haut d’Europe occidentale ne s’est pas laissé faire. Les conditions étaient telles que forcer le passage aurait pu être fatal au groupe de skieurs. Lorsqu’un des membres de l’équipe a déclenché une avalanche, la décision a été sans appel. Demi-tour quelques 100 mètres sous le sommet.
Une victoire
Après 1.721 kilomètres de parcours et près de 375 heures de course, les skieurs sont entrés (à pieds) dans la préfecture des Alpes Maritimes. Au total, ce sont près de 89.600 mètres de dénivelé qui auront été franchis ! Ils avaient bien mérité une petite baignade, dans l’eau de la Méditerranée et ses 17°C ! L’objectif était de passer sous la barre des 40 jours pour battre le record de 1971 ! Avec 36 jours de course, le défi est relevé et le record battu ! Un grand bravo à Bernhard Hug (SUI), Philip Reiter (ALL), Janelle et Mark Smiley (USA) et David Wallmann (AUT) qui sont arrivés au terme de cette épopée à ski.
Illustrations © RedBull Der Lange Weg
Bonjour,
Je voudrais réagir à cet article et à ces commentaires pas du tout objectifs.
J’ai réalisé la grande traversée de l’arc alpin INTÉGRALE, c’est à dire en skiant tout ce qui est skiable et en ne prenant un moyen de transport motorisé que lorsque le relief ou l’altitude ne permettaient pas de faire autrement. C’est à dire une trentaine de kilomètres au total. J’ai avant tout voulu rester au plus proche de la dorsale que forme le plissement de l’arc alpin entre (et c’est la définition reconnue par les géologues) le col de Cadibona au nord de Savona en Italie dans les alpês ligures, et les alpes viennoises en l’occurrence pour le skiable, les Schneeberg à Losenheim (car après c’est juste de la forêt et de la piste forestière jusqu’au Danube – à Vienne). Mais avant tout je voulais une belle ligne, traverser avec élégance, ne pas éviter les massifs se trouvant sur la dorsale et rester le plus possible en altitude. Je ne dis pas que c’est la plus belle, ni la seule ligne, on peut tout imaginer, mais je crois qu’on ne peut parler de traversée intégrale que si on a réellement traversé et en un seul hiver c’est impossible. On peut dire que l’on a voyagé dans l’arc alpin à ski de montagne, que l’on a exploré, mais pas plus. Pour cela il faut selon sa propre condition physique entre 120 étapes (dites normales) et 100 étapes (en doublant certaines). Partir le 15 janvier et arriver le 30 avril en skiant tous les jours. Autant dire que réaliser une traversée réelle de l’arc alpin à ski de montagne en un seul hiver est impossible IRRÉALISABLE. Les conditions climatiques, d’enneigement et de risques d’avalanche ne le permettent pas. Les sauts de méga-puce en véhicule et détours de massifs sont alors obligatoires.
Ce préambule étant fait, comment imaginer une tentative de record à battre. Impossible de comparer une traversée de ce genre qui ne peut être absolument pas calibrée. J’ai bien observé la trace GPS de l’équipe Red Bull. elle n’a absolument pas suivi, le tracé de l’équipe de Klaus Hoi. Cette équipe à pris des travers et biais complètement fades et insipides et de TRÈS nombreux kilomètres ont été réalisés en véhicule. Souvent proche des routes, des fonds de vallées, à mi-versant, évitant bon nombre de massifs en passant sur les marges de ceux-ci. Une exception l’ascension du Grossglockner. Sinon, aucune élégance, aucune éthique. Les choix semblent guidés seulement par l’empressement à arriver au plus vite à la mer. L’équipe Minelli, suivie quelques années plus tard par l’équipe Gaimard, en s’inspirant de la traversée de l’équipe Hoi, ont réalisé une traversée oh combien plus alpine et sans assistance. Certes tout n’a pas pu être skié (impossible en un seul hiver) mais ils ont ouvert la trace en apportant de belles inspirations à d’autres sans vouloir parler de record, ce qui est complètement décalé et absurde dans ce type d’aventure.
Bien à vous, Jean-Marc