Le scientifique Jack D. Ives a dédié l’ensemble de sa carrière aux montagnes. Il est mort le 15 septembre dernier, à l’âge de 92 ans.
Le Professeur Jack D. Ives, glaciologue et chercheur dédié à l’univers de la montagne, est décédé le 15 septembre 2024 à Carleton, Canada. Né à Grimsby, Angleterre, en 1931, il a étudié la géographie à l’Université de Nottingham. Avant d’émigrer au Canada où il a obtenu son doctorat à l’Université McGill en 1956. Il a dirigé la station de recherche subarctique de McGill et a enseigné dans plusieurs universités au Canada et aux États-Unis. Jack Ives appelait de ses vœux la fondation de la « montologie« , une approche interdisciplinaire consacrée aux études des montagnes. Il a co-fondé le « Mountain Agenda » avec d’autres chercheurs, contribuant à l’intégration des montagnes dans les débats internationaux, notamment lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992.
Ives a été un acteur clé dans la recherche sur les montagnes. Il a fortement influencé la manière dont elles sont perçues sur la scène internationale. Il a participé dès le début au Programme sur l’Homme et la Biosphère de l’UNESCO et a joué un rôle déterminant dans la création du Centre International pour le Développement Intégré des Montagnes (ICIMOD) au Népal.
Premier témoin des GLOF
Il fut l’un des premiers à s’intéresser aux vidanges brutales de lacs glaciaires (GLOF) et à leurs conséquences. Il a critiqué les théories simplistes comme celle de la dégradation des Himalaya. Elle attribuait la déforestation aux agriculteurs pauvres, il a démontré que les causes principales étaient les fortes précipitations de mousson et la géologie fragile des montagnes. Ses travaux ont conduit à des changements majeurs dans la politique environnementale concernant les montagnes.
Jack Ives a publié plusieurs ouvrages majeurs, dont « The Himalayan Dilemma » et « Sustainable Mountain Development ». Il a fondé deux revues scientifiques. Tout au long de sa carrière, il a mis en garde contre l’exploitation des montagnes et les politiques de développement mal conçues, voyant également le danger de l’utilisation abusive du changement climatique pour justifier de mauvaises décisions.
Illustration © Hortonio, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons