Une étude suisse s’est intéressée aux risques de transmission du coronavirus dans les remontées mécaniques fermées comme les télécabines. Ses résultats sont simples : les risques sont moindres dans une télécabine que dans de nombreuses autres circonstances. La principale raison ? Un important renouvellement de l’air… à condition de garder les fenêtres ouvertes.
Ce travail, coordonné par Ivan Lunati, a été mené dans un centre de recherche suisse spécialisé dans l’étude des matériaux. Le premier élément qui joue en la faveur de la sécurité sanitaire des télécabines est la circulation de l’air. En fonction de la taille du véhicule, l’air est ainsi renouvelé de 42 à 180 fois par heure. Par comparaison, il est évoqué le taux de renouvellement dans un wagon de train. Estimé de « 7 à 14 » fois par heure. Un chiffre qui peut tomber à 1 s’agissant d’un « bureau moyen de deux personnes ».
Coronavirus dans la télécabine : mieux vaut skier qu’aller au bureau ?
En prenant des estimations de pourcentage de la population infectée mais aussi « le temps nécessaire aux agents pathogènes pour devenir inactifs », les scientifiques font une comparaison entre trois situations et leurs risques d’infection respectifs. Entre 12 minutes dans une télécabine, 8 heures de travail dans un bureau de 2 personnes (20m²) et un diner animé à 8 dans une pièce de 30 m² : le trajet en télécabine est le moins « risqué » des trois.
Un risque qui diminue encore si le trajet est plus court, et plus encore en fonction de la quantité de voyageurs. Si la cabine est pleine, le risque est naturellement plus élevé que si elle est à demi-remplie. L’étude affirme donc que « si les fenêtres sont laissées ouvertes, une journée de ski avec quelques trajets en cabine signifie un risque d’infection bien moindre qu’une journée de travail dans un bureau mal ventilé pour deux personnes ». L’étude souligne néanmoins que « certaines des propriétés du Sars-CoV-2 ne sont pas encore claires » et qu’il faut être prudent dans les conclusions.
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Une bonne nouvelle pour les domaines skiables ?
Si cette étude est une bonne nouvelle pour les exploitants de remontées mécaniques, elle ne doit pas être comprise comme une alerte sur la dangerosité du travail. En effet, « les estimations des chercheurs de l’Empa ont été initialement conçues pour le cas « sans masque » ». L’étude précise ainsi qu’avec des masques portés correctement, la protection contre la transmission est accrue. Ces courbes sont donc à appréhender dans un monde où le port du masque ne serait pas la règle.
L’étude sous-entend cependant que le protocole sanitaire vanté par les stations et consistant à garder les fenêtres des cabines ouvertes, le port du masque obligatoire voire à réduire la capacité des cabines est de nature à réduire très fortement le risque.
Lire l’étude dans son intégralité « Sur les traces du Sars-CoV-2 dans les téléphériques ».
Illustrations © EMPA – Laboratory for Multiscale Studies in Building Physics