Le réchauffement climatique aurait un impact sur la pression atmosphérique. Résultat, on pourrait plus facilement respirer au sommet de l’Everest dans les années à venir qu’en 1953.
En 2019, seuls 0.2% des alpinistes à atteindre le sommet de l’Everest l’avaient fait sans oxygène supplémentaire. Ils pourraient être plus nombreux dans le futur grâce à une modification climatique.
L’Everest sans oxygène, un sacré défi dans la deuxième moitié du XXème siècle
En 1953, quand les premiers hommes ont posé leur pied au sommet de l’Everest, il était inconcevable de se passer d’oxygène en bouteille. A l’image des plongeurs sous-marins, Edmund Hillary et Tenzing Norgay portaient des bouteilles sur leur dos. Ce n’est que 25 ans plus tard que deux hommes prennent le pari que les organismes humains peuvent survivre à l’altitude du toit du monde. Reinhold Messner et Peter Habeler gagnent ce pari, non sans constater les difficultés immenses à respirer à une telle altitude. Même en s’étant longuement acclimaté préalablement.
La facilité à respirer varie en fonction de plusieurs facteurs
Une étude britannique s’est intéressée à l’oxygène au sommet de l’Everest. Les premiers résultats confirment ce que l’on savait déjà : en fonction de la période de l’année ou de la météo, la pression atmosphérique varie et donc la « respirabilité » en haute altitude aussi. Plus la pression grimpe, plus il est « facile » de respirer. Les chercheurs confirment qu’en hiver, les conditions rendent presqu’impossible de respirer sur le toit du monde. Ils chiffrent à environ 750 mètres la variation « virtuelle » d’altitude liée aux conditions. Sous-entendu, le sommet à 8.850 mètres offre aux alpinistes une altitude « ressentie » entre environ 8.700 et 9.400 mètres. Plus facile d’y respirer dans de bonne conditions, mais impossible dans de mauvaises.
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Les ascensions hivernales à 8.000 mètres facilités
Le phénomène n’est pas modifié par le réchauffement climatique, bien au contraire. Il est juste amplifié, expliquent les chercheurs. Les températures sont plus élevées et donc favorisent les situations qui abaissent l’altitude virtuelle. Une augmentation moyenne de 2°C depuis l’époque préindustrielle aurait un effet au sommet de l’Everest sur la quantité d’oxygène respirable. Près de 5% en plus d’après l’étude. Les scientifiques font également une hypothèse avec un réchauffement plus marqué du climat qui permettrait de rendre comparable une ascension hivernale à celles réalisées aujourd’hui au printemps.
Lire l’étude dans son intégralité sur iScience (lien en anglais).
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