Une étude sur les lacs glaciaires de l’Himalaya indien est parue il y a quelques semaines (en anglais). Pilotée par le centre sur le Changement Climatique d’Himachal Pradesh (Inde). Un travail mené à partir d’images satellites, le terrain étant soit trop accidenté soit inaccessible pour des raisons politiques. Ces lacs sont notamment créés par le recul des glaciers, très rapide dans cette région comme sur de nombreuses chaines de montagnes de la planète. Ces lacs évoluent rapidement, certains disparaissent, d’autres apparaissent, changent de taille. Ils peuvent constituer un danger pour les populations vivant en aval. Si ces importantes réserves d’eau venaient à se déverser vers les villes en contrebas, les conséquences pourraient être désastreuses.
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4 nouveaux lacs géants !
C’est pour mieux pouvoir se préparer à ce type de situation d’urgence que cette étude a été menée. Et les résultats sont clairs. Si le nombre de lacs a diminué en l’espace d’une année, la tendance à long terme est à l’augmentation et les lacs les plus gros, eux, ont continué de grandir. La région étudiée* compte 4 nouveaux lacs d’une superficie supérieure à 10 hectares. Quatre nouveaux lacs qui n’existaient pas ou étaient bien plus petits l’année précédente. Ces lacs géants constituent des menaces pour l’activité humaine en aval mais ils ne sont pas les seuls. En 2013, un lac de moins de 8 hectares au pied du Glacier Chorabari avait participé à des inondations majeures. Déclenchées par de très fortes pluies, ce véritable raz-de-marée avait fait de nombreuses victimes.
L’étude encourage les autorités à suivre de plus près l’évolution de ces lacs. Une soixantaine de grands lacs (> 10 hectares) et quelques 70 lacs de taille moyenne (5-10 hectares) seraient concernés.
En France, des poches d’eau !
En France, des lacs glaciaires peuvent également apparaître avec le recul des glaciers. Ces dernières années, ce sont plutôt des poches d’eau prisonnières de la glace qui ont mobilisé les scientifiques. Sous le Glacier de Tête Rousse (massif du Mont-Blanc), plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes d’eau liquide avaient été repérées. De grands travaux avaient été entrepris pour drainer ces poches et réduire les risques de déversement en aval.
*Bassins de Chenab, Ravi, Beas et Satluj. L’observation satellite n’est pas infaillible surtout en fonction de la qualité des images. Certains lac considérés comme disparu peuvent avoir été difficile à identifier sur les images récentes mais pour autant toujours exister.
Credits Glacier Chorabari © NASA