A l’aide de données collectées depuis plus de deux décennies, des chercheurs français et russes ont pu s’intéresser aux glaciers du Massif du Mont-Blanc. Si on a en tête l’image des certaines langues glaciaires qui reculent à vue d’œil, comme la Mer de Glace, certains glaciers se comportent différemment. Les scientifiques se sont notamment intéressés à la calotte glaciaire du Dôme du Goûter, à 4.300 mètres d’altitude. Et pour cause, contrairement à d’autres, ce glacier n’a presque pas perdu d’épaisseur durant les dernières décennies. L’étude (pre-print à lire ici – an anglais) est efficacement résumée dans un papier de Techno-Science.net paru il y a quelques jours.
Il ne perd pas d’épaisseur, mais il se réchauffe !
Moins de 3 mètres d’épaisseur perdus en 30 ans là où d’autres glaciers du massif ont perdu plus de 100 mètres d’épaisseur. De là à conclure que les glaciers au-delà de 4.000 mètres d’altitude ne sont pas sensibles au réchauffement climatique, il n’y avait qu’un pas. C’est pourtant tout le contraire. Car si l’épaisseur varie peu, la température du glacier a changé. Et notamment en profondeur. Si cette transformation est pour l’instant invisible, elle pose un problème de taille. Avec une température en profondeur qui se réchauffe, c’est la stabilité de l’ensemble qui est en jeu. Les glaciers de ce type situés sur des pentes raides pourraient ainsi représenter une menace en termes d’avalanches de grande ampleur.
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Une menace qui vient s’ajouter à celle mieux connue des poches d’eau qui se créent dans certains glaciers. A l’image de celui de Tête Rousse qui menace régulièrement la commune de Saint Gervais. D’importants travaux de drainage sont ainsi régulièrement entrepris pour réduire ces accumulations d’eau.
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