Le gouvernement fédéral canadien vient d’allouer une enveloppe de 25 millions de dollars (environ 17 millions d’Euros) à Avalanche Canada. Cette organisation non-gouvernementale, à but non lucratif, se consacre à mieux étudier, prévoir et faire connaitre les avalanches. On peut la comparer à l’ANENA en France, l’Association Nationale pour l’Etude de la Neige et des Avalanches.
Jusque là très développée dans l’Ouest du Canada, ce financement pourrait permettre d’étendre les services d’Avalanche Canada plus à l’Est, notamment eu Québec. Cette annonce va de pair avec le développement grandissant des pratiques du ski dans des zones non sécurisées. Les adeptes du ski de randonnées se font toujours plus nombreux au Canada, et ce sont eux qui fréquentent les zones où peuvent se développer des avalanches.
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Les pilotes de motoneige les plus concernés
Bien plus qu’en Europe, ce sont surtout les pilotes de motoneiges qui sont à risque dans plusieurs provinces canadiennes. Entre 2009 et 2018, 49% des victimes d’avalanche étaient des pratiquants de motoneige, contre près de 20% de skieurs de randonnées. Dans ces statistiques, les alpinistes ne représentent sur 2% des décès.
Le gouvernement canadien participait déjà au financement de cette structure dont le budget total ne dépassait pas les 2 millions de dollars en 2018. Avec cette injection de quelques 25 millions, c’est une toute autre dimension que devrait prendre Avalanche Canada dans les prochains mois. « Renforcer les ressources, remplacer les véhicules anciens, moderniser les infrastructures et embaucher des personnes indispensables » sont les premières priorités d’Avalanche Canada.
Mais Gilles Valade, Président de l’organisation, n’en reste pas là. S’il se réjouit de l’engagement fédéral, il souligne que « 80% des victimes d’avalanche sont en Colombie Britannique ». C’est dans cette seule province qu’Avalanche Canada dépense la majorité de son budget. Pourtant, les autorités de Victoria (Colombie Britannique) apportent un financement annuel dérisoire à l’ONG. Leur subvention est la même qu’en 2004 alors que le nombre de victimes et les actions sur le terrain ont augmenté de manière très significative.
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