Une récente étude menée par l’ICIMOD (International Centre for Integrated Mountain Development) pointe du doigt les impacts à venir du réchauffement climatique dans la région himalayenne de l’Hindu Kush. Leurs conclusions dont sans appel : les glaciers vont fondre. Si l’élévation des températures est limitée, comme encouragée dans les Accords de Paris, à 1,5°C ; c’est tout de même un tiers des glaces himalayennes qui pourraient disparaître à la fin du siècle. Si l’on perd le contrôle de cette élévation, les 5 degrés d’augmentation pourraient être aisément atteints. Le résultat serait d’autant plus violent : les deux tiers des glaciers disparaîtraient. Cette étude a mobilisé près de 350 chercheurs sur une période de 5 ans.
Quelles conséquences dans l’ Hindu Kush ?
La transformation du paysage n’est pas la première inquiétude des scientifiques. Ce n’est pas non plus l’augmentation de la fréquence des évènements climatiques violents qui les effraient le plus. La conséquence qu’ils pointent du doigt est la raréfaction de l’alimentation en eau, aujourd’hui fournie par les glaciers. Sans ce stock d’eau, ce sont quelques 250 millions d’habitants des montagnes qui seront directement touchés. Ces populations, déjà particulièrement pauvres, verraient ainsi leur capacité à cultiver leurs terres et à se nourrir très affaiblie. Au-delà des habitants les plus proches, ce sont près de 1.65 milliards de personnes qui vivent sur les rives de fleuves nourris par les glaciers de l’Himalaya sur tout le continent. Une crise humanitaire sans précédent. D’autant que la disparition de cette source d’eau réduit à néant les chances d’alimenter un jour en électricité des millions de foyers qui auraient pu bénéficier de certains projets hydroélectriques.
Un des membres du conseil d’administration de conclure : « Nous devons commencer à penser que les régions de montagne sont parmi les plus impactées par les changements climatiques et méritent une attention urgente, des investissements et des solutions ».
Illustration © Zindagi-zoq-e-Safar