Les casques ne protègent pas de toutes les blessures. Même si leur effet dans bien des cas est une évidence, une nouvelle étude apporte matière à réflexion sur certains types de blessures : les plus graves. Si l’étude confirme que les casques sont efficaces pour protéger les skieurs de certaines blessures de la tête, elle questionne leur efficacité s’agissant de réduire les occurrences de lésions cérébrales graves notamment les commotions. Cette étude, menée par Nicolas Bailly, a réuni plusieurs chercheurs français et canadiens. Elle est rapportée par le journal officiel de la Wilderness Medical Society.
Les blessures à la tête sont la principale cause de mortalité chez les skieurs et snowboarders. Elles concernent de 3 à 15% des blessures des sports d’hiver. L’usage des casques a été largement encouragé par les stations de ski bien que très peu de données aient été collectées au sujet de l’efficacité de ces casques dans la prévention des lésions cérébrales. Cette étude tente d’y remédier.
On se blesse moins avec un casque mais…
Les casques de ski sont conçus pour protéger la tête d’une pénétration et se déformer au moment de l’impact pour absorber l’énergie du choc et réduire l’accélération de la tête. Les chercheurs ont étudié les effets de l’utilisation des casques dans 30 stations de ski françaises de 2012 à 2014. Sur une période où leur utilisation est devenue massive. En 2014, près de 97% des enfants portaient un casque. Le taux approchait 60% chez les adultes. Les résultats sont assez clairs. Les porteurs de casques ont plutôt moins de blessures à la tête que les autres. En revanche, s’agissant des lésions les plus graves, les lésions cérébrales traumatiques, le port du casque n’a pas d’effet significatif.
Mais ce n’est pas tout…
Autres résultats intéressants s’agissant d’accidentologie : les skieurs les moins expérimentés, les plus jeunes (moins de 16 ans) et les plus âgés (plus de 50 ans) ainsi que les snowboarders courent un risque plus élevé que les autres de se blesser à la tête. L’étude a même constaté que les porteurs de casques étaient victimes de moins de blessures que la moyenne sur le reste du corps. Le casque ne protégeant que la tête, les chercheurs font l’hypothèse que les porteurs de casque sont probablement plus prudents que les autres. Ce qui est en contradiction avec un principe souvent constaté qui veut que la sensation d’être mieux protégé (par un casque par exemple) encourage à prendre plus de risques. Enfin, l’étude rapporte que les collisions dans un snowpark sont généralement plus graves qu’à l’extérieur (s’agissant de l’atteinte du cerveau).
Quoiqu’il en soit, on garde son casque !
Dans l’absolu, mieux vaut porter un casque. Statistiquement vous devriez moins vous blesser que les non-porteurs de casques. En revanche, dans le cas de traumatismes cérébraux graves, l’étude conclue que le casque ne fait pas des miracles.