Avec près de 15.000 nouveaux cas par an, le mélanome est l’un des cancers qui progressent le plus en France. Si ce cancer de la peau a de bonnes chances d’être traité s’il est détecté à temps, certaines populations semblent être plus prédisposées à le développer. Une étude américaine vise notamment les professionnels de la montagne. Le Huntsman Cancer Institute, centre de recherche de Salt Lake City, et l’Université de l’Utah ont mené une étude inédite sur une telle population.
Ils se sont intéressés à 394 employés de deux stations de ski de la région. Sur ce panel, 38 travailleurs se sont vu diagnostiquer un cancer de la peau, 20 se sont vu prescrire une biopsie pour lever tout doute. Et plus d’une centaine devront refaire un dépistage dans quelques années pour vérifier l’évolution de leur peau. L’un des dermatologues en charge de l’étude le confirme : « si on regarde nos données, c’est assez alarmant ».
10% de l’échantillon avait un cancer
Même si l’échantillon n’est pas totalement représentatif, les participants ont été volontaires pour se faire dépister ; le taux de mélanomes détectés est tout de même très haut. En France, l’occurrence d’un tel cancer est de l’ordre de 0,1 pour 1.000. Dans ce cas précis, on parle bien de 96 pour 1.000, soit près de 10%. Si cette comparaison est un peu simpliste, elle confirme plusieurs choses. D’une part, séjourner en extérieur en altitude augmente sensiblement l’exposition aux rayonnements solaires responsables de ces mélanomes. Ceux qui y vivent et y travaillent à l’année sont donc particulièrement concernés. D’autre part, les professionnels de la montagne concernés n’ont pas pris la menace au sérieux en adoptant les bonnes mesures préventives.
Le docteur Sancy Leachman de l’Université d’Oregon explique le phénomène dans un journal de l’état, The Bulletin : « C’est basiquement comme si de petits photons tombaient du ciel comme des balles. C’est de la roulette russe. S’ils touchent l’ADN de la bonne cellule au bon moment et qu’ils déclenchent une mutation, ou plusieurs » alors le développement d’un cancer est sur les rails ! « à une altitude plus importante, au lieu de vous faire tirer dessus avec un pistolet, c’est à la mitraillette ! ». Une image qui parlera certainement aux Américains des Rocheuses où le port d’arme est autorisé et largement utilisé.
Que faire ?
Passer du temps en l’extérieur au bord du Lac d’Annecy est donc plus dangereux pour votre peau que de rester en bord de mer. Pour profiter de la montagne en limitant les risques, la protection solaire est donc incontournable. Les spécialistes expliquent qu’une protection est nécessaire même pour une activité en extérieur très limitée. Une crème solaire avec un indice croissant est à recommander plus l’exposition est importante.
Les autres conseils à suivre sont nombreux comme se couvrir pour rester longtemps au soleil (et plutôt de vêtements sombres), se méfier du petit vent frais (qui vous laisse faussement croire que le risque n’existe plus), espacer les expositions (pour que la peau puisse se régénérer), ayez bien en tête que certaines surfaces réfléchissantes accroissent le danger (comme la neige). Enfin, le port d’un chapeau est indispensable !
Intéressant ! Amateur de montagne (sans prétention !)… et médecin spécialiste qui -entre autres a vu pas mal de mélanomes à travers les oculaires de son microscope- je partage, à quelques nuances près, le contenu de cet article.
Ce qui m’intéresse le plus c’est : « C’est basiquement comme si de petits photons tombaient du ciel comme des balles. C’est de la roulette russe. S’ils touchent l’ADN de la bonne cellule au bon moment et qu’ils déclenchent une mutation, ou plusieurs » alors le développement d’un cancer est sur les rails ! »
… C’est un des principes qui expliquent la genèse de tous les cancers et la comparaison avec la « roulette russe » n’est pas si mal vue. Enfin ce n’est quand même pas aussi simple que ça mais ça y ressemble.
Je reste plus dubitatif quant à l’intérêt de mettre en ligne tant d’informations techniques car il est plutôt rare que l’on passera au stade qui est le plus intéressant : la prévention. Un peu comme si, sachant que le risque existe en traversant la route de se faire renverser par une voiture, on ne traversait plus jamais la route. On ne verra plus que le moitié des choses !
Dont acte : le soleil n’est pas fait que pour réchauffer la planète et nous permettre de vivre, il a aussi ses effets pervers. Si vous devez garder de l’article une information pratique : sortez couverts et surtout plus vous montez haut.
PS : la biopsie … ce n’est pas la meilleure méthode… Remarque de spécialiste ! Mieux vaut oublier et faire confiance à un bon dermatologue si vous arrivez à avoir un rendez-vous avant les métastases !
Merci pour ce résumé très synthétique : « sortez couverts ! » 😉