par Il y a 70 ans, les eaux du tout nouveau barrage du Chevril engloutissaient le village de Tignes après des années de résistance de la population.
Tignes se classe aujourd’hui parmi les plus grandes stations de ski des Alpes. Sa construction a débuté en 1956, quelques années après un événement marquant pour la région. En 1952 se concrétise un projet vieux de deux décennies. Installer un barrage au sommet des gorges des Boisses, sur le cours de l’Isère. L’emplacement retenu par les ingénieurs d’EDF voit les travaux débuter au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans une France en manque d’énergie pour sa reconstruction. Au plus fort des travaux, quelques 5.600 ouvriers travaillent de concert. Plusieurs dizaines perdent la vie, les conditions dans lesquelles se déroule le chantier étant parfois périlleuses. Et en 1952, la mise en eau débute. Finissant d’engloutir ce qui était le village de Tignes, après destruction de la plupart des habitations.
Barrage de Tignes : 387 habitants déplacés
387 habitants ont ainsi dû déménager, non sans tenter d’empêcher ou de ralentir les travaux. La commune tente des actions administratives puis judiciaires, sans grand succès. Quelques sabotages entrainent alors l’arrivée des CRS. Et c’est sous surveillance policière que le chantier se terminera. Les forces de l’ordre finissent même pas évacuer les derniers récalcitrants. Près des trois quarts des Tignards avaient refusé de vendre leur maison. Ils seront réinstallés plus haut, tout comme le cimetière lui aussi déménagé. La petite église est reconstruite à l’identique dans le nouveau village. En 1952, le lac du barrage prend sa taille finale, abritant quelques 235 millions de mètres cubes d’eau. L‘inauguration par le président Vincent Auriol se déroulera en 1953. Ce dernier évoquera alors « le génie humain » et les « sacrifices douloureux ».
Illustrations © Philipendula via wikimedias – CC BY-SA 3.0
