Baltazar Ushca avait 15 ans quand il a commencé à travailler sur les glaces du Chimborazo, le volcan le plus haut d’Equateur. A une époque où les congélateurs et la glace industrielle étaient rares, il n’était pas seul sur ces glaciers. Aujourd’hui, à 67 ans, il est le dernier à se rendre tous les jours de l’année chercher quelques pains de glace. Emballés dans de la paille et chargés sur le dos de ses mules, les pains sont redescendus dans la vallée pour y être vendus. « Mais les temps change et plus personne n’a besoin de notre glace… » explique un des frères de Baltazar. Seuls quelques glaciers de la ville voisine acceptent encore d’acheter des blocs de glace du Chimborazo. Les sorbets à la glace du Chimborazo attirent l’œil des curieux…
« Il faut monter de plus en plus haut »
Baltazar continuera de grimper jusqu’aux glaces du volcan, jusqu’à sa mort : « je suis trop pauvre, je devrais travailler jusqu’à ce que Dieu veuille de moi ». Et le travail est dur, dangereux. D’autant qu’au fil des années, les glaces reculent. Il doit monter de plus en plus haut pour en trouver. De fait, il y a peu de chance que ses enfants ou petits-enfants veuillent prendre la relève un jour. Quand Baltazar disparaîtra, les marchands de glace du Chimborazo s’éteindront pour toujours.
Illustration © The Atlantic