En Haute-Savoie, le massif des Bornes abrite un plateau tristement connu. A 45 minutes d’Annecy, le Plateau des Glières est aujourd’hui un lieu prisé pour la pratique du ski de fond. Mardi, les coureurs du Tour de France y feront un passage très remarqué au terme d’une montée de 6 kilomètres, classée Hors Catégorie. Le plateau couvre quelques 85 km² du massif, avec une majorité d’alpages. Mais si son nom vous est familier, ce n’est pas grâce au Tour de France. C’est en raison de son histoire.
Un passé de résistant, le Maquis des Glières
Pendant la seconde guerre mondiale, le Plateau des Glières est un refuge dès 1943 pour les hommes qui fuient le Service du Travail Obligatoire. Mais c’est l’année suivante que le Plateau devient un véritable lieu de résistance. En début d’année 1944, des résistants de tous bords se regroupent aux Glières. Très vite, ils sont encerclés par les forces de Vichy mais ne quittent pas le maquis. Plusieurs parachutages des alliés, en mars, leur permettent de s’armer et de défendre leurs positions. Une violente altercation avec la police de Vichy coûte alors la vie au lieutenant Morel, chef du maquis. Le commandant de la Police survivra quelques secondes de plus.
Dans ces conditions, l’armée allemande décide de reprendre la main. Elle lance plusieurs bataillons de chasseurs de montagne à la reconquête du Plateau des Glières. Les Résistants français n’arrivent à les contenir qu’un temps avant de prendre la sage décision d’évacuer le Plateau avant un massacre annoncé. Plusieurs dizaines de maquisards y trouveront la mort (près de 120), la Wehrmacht ne perdra que quelques hommes.
Malgré tout, le maquis se reconstituera en quelques semaines et un nouveau parachutage allié a lieu en août. Ce matériel et les maquisards participeront à la libération de la Haute-Savoie mi-août 1944.
En savoir plus : Les hommes des Glières (Chemins de mémoire / Ministère des Armées)
Illustration Monument national de la résistance, Plateau des Glières © Yann Forget