Albert Ier était le roi des Belges, de 1909 à 1934. Si son nom vous est familier, c’est que vous êtes un fin connaisseur de l’histoire du Royaume de Belgique ou que vous vous êtes déjà baladé dans le Massif du Mont Blanc. Un refuge bien connu y porte son nom. S’il s’est illustré pendant la grande guerre, devenant dès lors le « roi Chevalier » pour ses sujets, ce qui nous intéresse ici est son attrait pour la montagne. Ce n’était pas qu’une passion de jeunesse, Albert allait réaliser ses plus belles courses après 40 ans. Un des guides valdotains qui le connaissait bien affirma qu’il était l’ « unique souverain qui ne croyait pas déchoir en escaladant les montagnes ».
Un roi alpiniste
Avant la Grande Guerre, c’est en Italie qu’il découvre la montagne. Tita Piaz, « le diable des Dolomites » ou les frères Supersaxo de Saas-Fee sont parmi ses guides de prédilection de ce côté des Alpes.
Plus tard, il s’intéresse au côté Français. C’est Ravanel le Rouge qui est l’un de ses compagnons de cordée à Chamonix. Dans les premiers temps, le Roi ne lui révèle même pas son identité. Alphonse Couttet est également un de ses guides dans le Massif du Mont-Blanc. En quelques années d’après-guerre, Albert Ier réalise plusieurs ascensions qui pour l’époque étaient très sérieuses. Les Aiguilles du Grépon, du Moine, de Chamonix. Il réalise même la traversée des Drus et des Grands Charmoz. En 1930, il finance par l’intermédiaire du Club Alpin belge un refuge en rive droite du Glacier du Tour. Il s’appellera désormais Refuge Albert Ier !
Il revient dans les Dolomites quelques années plus tard, notamment aux côtés de Giusto Gervasutti pour l’ascension de la Torre Re Alberto (encore un sommet à son nom).
Une fin tragique, en montagne ou presque
Le 17 février 1934, un ami du roi découvre son corps sans vie au pied d’un rocher de la région de Namur qui aura eu raison de ses talents de grimpeur. Parti seul, il n’est retrouvé qu’à la nuit tombée. Trop tard. Un accident fatal d’escalade n’arrive pas souvent en Belgique, alors impliquant le roi en personne… Deux jours plus tard, pour lui rendre un dernier hommage, des guides chamoniards partent en montagne. Leur objectif, l’un des sommets de l’Aiguille de l’M, celui qui se nomme Pointe Albert, du nom du Roi de Belges. C’est Arthur Ravanel (le fils du Rouge) qui mène la cordée dans laquelle on retrouve également Roger Frison-Roche. A la mi-journée, ils plantent les drapeaux français et belge au sommet de l’aiguille. Ils viennent d’en réaliser la première ascension hivernale.
Albert Ier était membre honoraire et/ou actif des Club Alpin Français, de l’Alpine Club. Mais aussi du Club Alpin Italien et du Groupe de Haute Montagne (GHM).
Illustration Albert Ier alpiniste : Bibliotheque du Congrès, domaine public.