par Dans L’homme qui vivait haut, Virginie Troussier nous fait découvrir le parcours de Nicolas Jaeger, médecin et guide né au lendemain de la seconde guerre mondiale et mort trentenaire sur une des parois himalayennes les plus dures.
Membre de l’expédition française à l’Everest en 1978, Nicolas Jaeger a mené plusieurs expéditions en Amérique du Sud. Notamment au Pérou. De fin 27 juillet à fin septembre 1979, il s’installe à 6.700 mètres d’altitude sur les pentes du Huascaran. L’alpiniste français, également médecin, compte y étudier la physiologie humaine soumise à la haute altitude. Pendant deux mois, il va ainsi vivre seul, en pleine montagne. Passant ses journées à réaliser mesures et expériences pour mieux comprendre comment le corps humain se comporte lors d’un séjour prolongé en altitude. Il résiste étonnamment bien à ces deux mois, alors même qu’il craignait un inexorable dépérissement. Il soutiendra une thèse sur le sujet quelques mois plus tard.
Au moment de redescendre : « il réalise combien l’altitude a déteint sur lui, comme il en a fait partie. Ce qu’il a tatoué sur la peau, c’est la matière même de l’altitude. Il perd progressivement de la hauteur, il semble traverser des couches de stratosphère, comme s’il descendait de l’espace » raconte Virginie Troussier. Elle est l’auteur d’une passionnante biographie de Nicolas Jaeger parue fin août dernier. On découvre Jaeger, cet alpiniste solitaire mais pas misanthrope, qui parcourt les montagnes du monde, revenant régulièrement à Paris où femme et enfants l’attendent. Puis on se lance dans son ultime expédition, cette délicate entreprise sur la face sud du Lhotse, en solitaire. La tragique conclusion du parcours atypique et énigmatique de cet homme, dont l’indépendance et l’audace frapperont le lecteur.
L’homme qui vivait haut, Virginie Troussier, Editions Guérin, 19,90 € | Disponible chez votre libraire ou en commande en ligne.
