par Dans un nouvel ouvrage paru aux Editions Glénat, on en apprend plus sur les secours en avalanche.
C’est le 12 juillet 2012 que l’alerte est donnée. En quelques minutes, les téléphones sonnent dans la vallée de Chamonix. Il faut tirer du lit des équipes pour intervenir au plus vite en altitude. Pendant que les touristes et habitants dormaient tranquillement dans les chalets de la capitale mondiale de l’alpinisme, un drame se déroulait dans le massif du mont Blanc. A deux pas de là. Une avalanche d’une ampleur impressionnante s’était déclenchée quelques minutes plus tôt. Exactement sur un des itinéraires d’accès au mont Blanc les plus fréquentés. Quand le premier hélicoptère décolle en direction du mont Maudit, il est juste question de « beaucoup de victimes ».
Secouristes, chien d’avalanche, médecins, pilotes. Chacun va jouer son rôle dans le sauvetage qui se met en place. La coulée de neige a traversé la trace des alpinistes, emportant et ensevelissant tout sur son passage. Les lieux sont réputés pour être exposés aux chutes de séracs. Mais les avalanches restent rares, donnant à l’itinéraire une apparence trompeuse d’absence de danger. Il y a des victimes partout, une noria d’hélicoptères dont le bruit déchire le calme de la haute altitude, des sauveteurs, des volontaires qui filent un coup de main. Une telle description pourrait donner l’impression d’un sacré désordre.
La mécanique millimétrée des secours en avalanche
Mais à y regarder de plus près tout est au contraire organisé, millimétré. Des rôles sont attribués, un guetteur s’installe prêt à avertir d’une nouvelle avalanche. Un médecin commence à trier les victimes par niveau de gravité et urgence d’évacuation. Un « secrétaire » répertorie tous les intervenants et s’assure qu’ils sont bien équipés. Dans la vallée, un autre médecin évalue l’urgence des cas à la descente de l’hélicoptère. Un autre médecin, au SAMU d’Annecy, coordonne la montée en puissance des différents services hospitaliers sollicités dans la région.
Des secouristes sont envoyés pour empêcher d’autres alpinistes de rejoindre la zone. D’autres vont enquêter en urgence pour déterminer le nombre de personnes qui se trouvent certainement sous la coulée de neige. Une cinquantaine de sauveteurs, venus du côté français et du versant italien, sont côte à côte pour sonder la neige. Et sortir les pelles dès que l’on croit sentir un corps. D’autres vont commencer à réunir des éléments pour permettre l’identification des victimes. Dans la vallée, il y a ceux qui affrontent les familles, les politiques locaux, les journalistes. Un « schéma organisationnel qui a fait ses preuves en médecine de catastrophe » explique Pierre Muller.
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Des avalanches tragiques décryptées
Dans Secours en avalanche, Pierre Muller raconte cet épisode tragique et bien d’autres sauvetages en montagne, menés suite à des avalanches. Il évoque évidemment la catastrophe de Val d’Isère, ou encore celle des Orres. Des tragédies qui ont défrayé la chronique et ému la France mais aussi des interventions passées inaperçues pour le commun des mortels et riches d’enseignements. Mais au travers de ces terribles récits, l’auteur décrit surtout avec précision la mécanique bien huilée des sauvetages en montagne. Notamment ceux qui nécessitent de nombreuses ressources pour retrouver des victimes sous des coulées de neige. Cette organisation sans faille, servie par des équipes formées et prêtes, n’empêche pas les victimes, trop de facteurs n’étant pas à la main des secours. Mais elle en réduit certainement le nombre.
Secours en avalanche, Médecin, guide, secouriste, il raconte, Pierre Muller, Editions Glénat, 19,95 € | Disponible en librairie ou en commande en ligne !
