A l’occasion des 30 ans de la disparition de Maurice et Katia Krafft dans une nuée ardente au Japon, les Editions Glénat proposent une nouvelle édition de Les Diables des volcans, un ouvrage dédié aux deux volcanologues.
Quelques îles du Pacifique Sud et la péninsule du Kamtchatka alors interdite aux visiteurs. Ce sont les rares zones volcaniques de la planète que Maurice et Katia Krafft n’avaient pas visité. En 25 ans, ils ont inlassablement parcouru le monde, toujours prêts à « défricher des chemins inexplorés » écrit André Demaison, proche du couple Krafft et auteur de Les Diables des volcans. Ils ont observé quelques 175 éruptions, toujours au plus près. Ces passionnés ont œuvré pour partager leurs connaissances sur les volcans, ils ont aussi contribué à la prévention des risques volcaniques, tant auprès des autorités que des populations.
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La tragique mission sur l’Unzen il y a 30 ans
Le 3 juin 1991, Katia et Maurice sont en mission sur le volcan Unzen, sur l’île de Kyushu, au Japon. La terre tremble, les deux experts sont près à filmer un coulée pyroclastique. Ils veulent enregistrer des images de ce phénomène. Ces roches en fusion, ces cendres et ces gaz qui dévalent la pente à quelques 100 km/h. Mais le volcan va les surprendre par l’intensité de l’éruption. Un immense nuage de cendres et une coulée pyroclastique qui va déferler sur plusieurs kilomètres. Une nuée ardente qui emporte le duo de vulcanologues mais aussi 41 autres victimes, rasant quelques 180 maisons. Quelques images ci-dessous pour se donner une idée de la puissance du volcan Unzen. Les corps de Maurice et Katia Krafft ne seront retrouvés que le 5 juin.
Les Krafft : des « marginaux excentriques » et passionnés ?
Dans Les Diables des volcans, André Demaison raconte cette fin tragique pour les deux volcanologues, alors âgés de 45 et 49 ans. Mais on ne saurait résumer ce livre à cette catastrophe, car c’est près d’une vingtaine de volcans qui sont racontés par le biais des missions et aventures des Krafft. De l’Askja islandais au Piton de la Fournaise en passant par le Kilauea d’Hawaii ou El Chichon au Mexique. Demaison tente de transmettre la passion qui animait les deux Français. Il explique aussi qu’on les considérait souvent comme des « marginaux excentriques », des « anticonformistes » qui faisaient causer dans l’univers bien établi de la recherche scientifique. Pour autant, l’auteur raconte que les volcans étaient pour eux un « support de réflexion, une philosophie, un art de vivre, le fil d’Ariane de deux existences hors du commun ».
Les Diables des volcans, André Demaison, Editions Glénat, 19,95 € | Disponible chez votre libraire ou en commande en ligne !
Illustration © E.Glenat