noshaq

Il y a 50 ans : prélèvements d’urine à 7.000m !

Il y a 50 ans, une expédition dans l’Hindu Kush vise le sommet du Noshaq et revient en Europe avec des litres d’urine ! Explications.

C’est le 7.000 le plus occidental de la planète. En 1974, une expédition britannique cible le Noshaq, point culminant d’Afghanistan, déjà gravi depuis le début des années 1960. L’objectif était l’ouverture d’une nouvelle voie via la face nord. Mais cette face étant sur le territoire pakistanais, des problèmes d’autorisation n’allaient pas tarder à compliquer le projet. Les ascensions ont finalement été réalisées par des faces connues.

En savoir plus : Le Noshaq culmine à 7.492 mètres à la frontière entre Pakistan et Afghanistan. Première ascension en 1960 par des Japonais.

Cette aventure était parrainée par une association pour la recherche médicale. Et les alpinistes prenaient donc part à des expériences. Objectif ? Mieux comprendre le rôle joué par les reins dans l’acclimatation à l’altitude et le développement de l’œdème pulmonaire. Le médecin de l’équipe, Arnold Pines, coordonnait expériences et prélèvements. Chaque alpiniste devait produire 5 échantillons d’urine par jour, en notant tous les aliments et liquides ingérés. La « collecte lors d’une tempête à 7000 m d’altitude dans des conditions de gel exige un effort mental et une volonté considérables » écrira par la suite le chef de l’expédition Eric Roberts.

Un transport périlleux

Le problème était surtout de transporter ces échantillons d’urine jusqu’au Royaume-Uni en les protégeant de la chaleur. « Pour conserver nos échantillons d’urine pendant le voyage de retour vers Kaboul, des blocs de glace ont été découpés dans le glacier et utilisés comme emballage ». Mais une fois arrivés à Kaboul, les membres de l’expédition n’étaient pas au bout de leurs peines. Ces « échantillons suspects » ne semblaient pouvoir quitter le territoire afghan. De « longues visites au ministère des Affaires étrangères, au ministère de l’Intérieur et au siège de la police » ont été indispensables pour obtenir l’autorisation nécessaire pour enfin expédier le précieux liquide.

Illustration – Le Noshaq en 2009 © Louis Meunier, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Notez cet article

Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

Voir tous les articles de Arnaud P →