n 1980, Vera Komarkova organise une expédition au Dhaulagiri qui va tourner court. Une avalanche va jouer les trouble-fête.
Vera Komarkova participait à l’expédition féminine d’Arlene Blum à l’Annapurna en 1978. Dont deux membres de revinrent pas vivantes. Pas de quoi la décourager d’organiser à son tour une entreprise du même type. Automne 1980, Komarkova réunit donc une douzaine de femmes pour affronter le Dhaulagiri. Ce sommet de 8.167m qu’elle apercevait deux ans plus tôt depuis les pentes de l’Annapurna voisin. Dans son équipe, on retrouve notamment sa comparse Annie Whitehouse, déjà là en 1978. Leur permis leur ouvre les portes de la face nord.
Un camp 4 à presque 7.100m
Quatre semaines après l’arrivée au camp de base, les efforts de l’équipe payent enfin et le Camp 4 est installé à 7.100 mètres d’altitude environ. La neige tombée en abondance en septembre est toujours là début octobre. Mais les 6 et 7 octobre, un épisode vent va changer la donne. La neige est désormais une menace, le vent a décuplé le risque d’avalanche. Komarkova et quelques autres sont au Camp 3 quand une avalanche se déclenche sur le Camp 2, détruisant les tentes. Une des tentes se retrouve emportée, glisse dans une crevasse et atterrit une dizaine de mètres en contrebas. Au Camp 3, les alpinistes sont impuissantes.
Si elles descendent vers le Camp 2, elles risquent de déclencher une nouvelle coulée de neige. En attendant, elles tentent de compter les membres de l’équipe qu’elles aperçoivent. C’est le sirdar, chef de sherpa, qui annonce la triste nouvelle par radio : « on ne trouve pas Lyn ! » . Cinq alpinistes étaient dans la tente au moment de l’avalanche dont Lyn Griffith, une Australienne de 27 ans. Son corps reste introuvable malgré plusieurs jours de recherches. Les 4 autres s’en sortent sans trop de dommages. Griffith était probablement assise à l’entrée de la tente quand l’avalanche est arrivée et elle a été projetée au fond de la crevasse. Les autres occupants de la tente sont restés dedans jusqu’à pouvoir être secourus.
Fin de l’expédition
L’expédition prit fin quelques heures plus tard et l’équipe quitta le camp de base. Les sherpas voyaient la malchance s’abattre sur la montagne, les grimpeuses étaient affectées par la disparition d’une des leurs et Komarkova pensait aussi aux conséquences pour les autres expéditions : « J’avais bien en tête ce qu’un nouvel accident aurait fait à l’image des expéditions féminines ». Cet automne-là, il n’y eut qu’une seule expédition victorieuse sur les 8.000 du Népal, la météo en avait voulu autrement.
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