L’expédition de 1953 à l’Everest n’a pas seulement atteint le sommet pour la première fois. Elle a aussi expérimenté de nombreuses nouveautés. Notamment sur le plan culinaire ! Zoom sur les rations consommées cette année-là sur l’Everest !
Jusqu’en 1952 et leur expédition au Cho Oyu, les Britanniques (et bien d’autres expéditions) avaient l’habitude de se fournir largement en nourriture sur leur trajet. Riz, pommes de terre, lentilles, quelques œufs et parfois un peu de viande fraiche. Pour l’Everest en 1953, changement radical d’approche. Sous l’égide du Colonel John Hunt, la logique se veut militaire. La grande majorité de la nourriture de l’expédition sera donc composé de rations.
Garantir un apport en calories suffisant
Une des premières raisons est de trouver un moyen de garantir un apport en calories régulier et mesuré pour tous les membres de l’expédition. Et du reste, l’idée fonctionne ! Les mesures effectuées pendant cette expédition démontreront une perte de poids moyenne très inférieure aux expéditions précédentes. D’autres raisons sont avancées : les « pénuries d’articles essentiels dues au pillage ou à la surconsommation sont évitées et il y a moins de risques de contracter la diarrhée à cause d’aliments contaminés » note un des membres de l’organisation. En revanche, le poids et le coût grimpent en flèche avec des rations venues directement d’Angleterre et emballées dans un lourd carton résistant aux intempéries. Une ration spéciale, nommée « ration d’assaut » est prévue pour la partie supérieure de la montagne, au-delà de 6.500m.
Les rations de l’expédition de 1953
La ration de 14 jours contenait autant de diners, petits déjeuners et de la nourriture pour la journée à grimper. Des menus différents pour chaque jour est étiquetés du lundi au dimanche. « Il y avait cinq sortes de viande ainsi que du saumon, quatre sortes de légumes, des fruits en conserve, des gâteaux, de la confiture, du beurre, du chocolat et d’autres articles. Tous les articles de ce paquetage étaient dans des boites de conserve » précise Griffith Pugh. On trouve aussi du thé, du lait en poudre ou encore du sucre.
Aucune boite de conserve dans les rations d’assaut, pour réduire le poids. Elle « se composait d’aliments essentiels comme le sucre (400g), le lait en poudre (85g), les biscuits, les sucreries, les flocons d’avoine, le thé, la limonade en poudre. Les sacs en plastique contenant ces articles ont été scellés sous vide. Cela a considérablement réduit leur encombrement ».
Pour que chaque grimpeur puisse se réjouir de ses repas, il avait été demandé à chacun de sélectionner un ou deux aliments « plaisir ». Les rations étaient ainsi complétées par « des sardines, du saucisson français et différents fruits en boites ». Pour l’assaut au sommet, Edmund Hillary avait dans son sac des sardines et une conserve d’abricots.
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