L’Allemande Hannelore Schmatz a réussi l’ascension de l’Everest en 1979. Dans les traces de son mari, elle devenait ainsi la quatrième femme à réussir un tel exploit. Puis tout s’est compliqué à la descente.
Fin septembre 1979. Un automne assez agité sur le toit du monde, pour l’époque en tous cas. Pas moins de 24 alpinistes venus du monde entier visent l’Everest, par différentes voies. De nombreux sherpas sont également présents. Sur les différentes équipes, une seule parviendra au sommet. Celle menée par l’Ouest-Allemand Gerhard Schmatz. Elle atteint le sommet de l’Everest en deux groupes le 1er et le 2 octobre par le versant népalais.
Le groupe du 1er octobre, comprenant notamment le leader de l’expédition, parvient à redescendre sans encombre jusqu’au Col Sud puis plus bas. Dans le même temps, le second groupe arrive au sommet en milieu de journée. Dans ses rangs, on trouve le guide de montagne américain Ray Genet mais aussi Hannelore Schmatz, épouse de Gerhard et himalayiste à ses heures. Elle avait notamment pris par à une expédition au Manaslu en 1973, elle n’avait alors pas dépassé les 5.600m d’altitude.
Hannelore Schmatz au sommet de l’Everest
Lorsque le groupe parvient au sommet, Hannelore est la quatrième femme à gravir l’Everest de l’histoire. Alors que le groupe s’engage dans la descente, le vent se renforce et les températures chutent radicalement. A environ 8.500 mètres, l’oxygène de Genet s’épuise et il veut s’arrêter là pour bivouaquer. Il ne se sent pas la force de continuer à la tombée de la nuit. Hannelore Schmatz et leur sherpa Sungdare restent aussi. La grotte de neige n’est pas confortable mais les abrite un minimum. Aux premières lueurs du jour pourtant, Genet est mort. Fatigue et froid ont eu raison de ses dernières forces. Sungdare descend au camp précédent pour récupérer de l’oxygène pour Schmatz et ils entament la descente. Dans le même temps, des sherpas quittent le Camp 3 avec de l’oxygène pour rejoindre le duo et leur prêter main forte.
Les secours arrivent au Col Sud
Quand les premiers secours arrivent au Col Sud, ils aperçoivent les alpinistes qui descendent sur l’arête. Non, il n’y en a plus qu’un seul. Sungdare. Hannelore Schmatz s’est arrêtée, elle s’est assise, épuisée. Elle est morte sur place. Elle avait 39 ans. Sungdare est sauvé, mais par ses doigts ni ses orteils.
Le corps de l’Allemande est resté sur le bord de la voie environ 100 mètres au-dessus du Col Sud. Yeux ouverts, cheveux au vent, appuyé sur son sac à dos. Effrayant nombre d’alpinistes.
Tentative de récupérer le corps
En 1984, une expédition népalaise s’organise. Yogendra Bahadur Thapa, 36 ans, et Ang Dorjee, 35 ans, policiers, ont pour mission de collecter des déchets laissés au Col Sud par de précédentes expéditions. Ils doivent également atteindre le corps de Schmatz et tenter de le redescendre. Ils sont retrouvés quelques heures après leur dernier contact radio, encordés ensemble, vraisemblablement victimes d’une chute alors qu’ils cherchaient Schmatz.
Son corps aurait finalement basculé, entrainé par une tempête, sur le versant Kangshung de l’Everest. Une des faces les moins fréquentées de l’Everest. Son corps y reposera vraisemblablement à jamais.
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