La fin du mois d’avril est un triste anniversaire. Le 28 avril 2011, il y a 8 ans, Erhard Loretan faisait une chute mortelle au Grünhorn (Valais). Le 30 avril 2017, il y a 2 ans, Ueli Steck glissait fatalement sur les pentes du Nuptse (Népal) alors qu’il s’acclimatait pour un projet de bien plus grande ampleur. Le premier avait 51 ans, le second 40.
Dans des styles différents, ils étaient (et restent) des légendes suisses de l’alpinisme. Retour sur leur carrière en quelques chiffres éloquents. Les deux petits films permettent d’en savoir un peu plus sur ces deux grimpeurs. « The Swiss Machine » sur Ueli Steck et « Du pommier aux 8.000 » sur Erhard Loretan.
Ueli Steck « the swiss machine »
2 heures 22 minutes : c’est le record incroyable établi par Steck en février 2015. Un peu plus de deux heures pour se hisser au sommet de l’Eiger par sa terrible face nord. Un itinéraire qu’il connait alors que le bout des crampons. Il bat alors le chrono de Dani Arnold de quelques minutes seulement.
7.400 mètres : sur l’Annapurna, c’est l’altitude à laquelle le Basque Iñaki Ochoa est en perdition en mai 2008. Steck est au pied de la montagne et va tenter l’impossible pour sauver Ochoa. Sans hésitation, il prendra tous les risques pour atteindre son ami. Quelques heures plus tard, le Basque s’éteindra dans ses bras.
28 heures : toujours à l’Annapurna, c’est le record établi par le Suisse lors d’une ascension en solitaire de la voie dans laquelle disparut Pierre Béghin en 1992. Manquant de preuve matérielle pour étayer ce chrono de 2013, il sera en partie contesté. Pourtant, les connaisseurs des lieux croient à la version de Steck.
Erhard Loretan « du pommier aux 8.000 »
1982 : c’est l’année où le Fribourgeois atteint le sommet du Nanga Parbat, premier suisse à réaliser cette ascension. C’est surtout le premier 8.000 gravi par Loretan, au terme d’une expédition dans laquelle disparait l’un de ses compagnons de cordée, Peter Hiltbrand. Le premier 8.000 d’une longue série. En 1995, il réussit le Kangchenjunga mettant un terme à sa quête réussie des 14 sommets de plus de 8.000 mètres. Il est alors le 3ème homme de l’histoire à avoir réalisé une telle performance.
13 : en seulement 13 jours, il va réussir 13 faces nord, le tout dans des conditions hivernales. Par la même occasion, il ouvre (avec André Georges) une nouvelle voie sur la Jungfrau. Mönch, Eiger, Ebnefluh, Morgenhorn, Grosshorn… tout l’Oberland bernois y passe !
4.043 mètres : c’est l’altitude du Grünhorn, ce sommet des Alpes bernoises. Alors guide, Loretan chute sur quelques 200 mètres avec sa cliente qui se révèlera être sa compagne. Il amorti sa chute, la sauvant d’une mort certaine. Lui n’a pas cette chance. C’était le jour de son 52ème anniversaire.
Illustration © DR / © Ludovic Peron wikimedias