Au cœur d’une dispute territoriale avec l’Inde sur la région du Cachemire, le Gilgit-Baltistan connu pour son célèbre K2, a un statut très particulier, administré par le Pakistan. Tous les 1ers novembre, ses habitants célèbrent pourtant leur indépendance.
Quand les Britanniques se sont retirés de leur colonie « indiennes », plusieurs territoires se sont retrouvés ballotés entre Inde et Pakistan nouvellement créés. Le Cachemire en faisait partie. Le 1er novembre 1947 (lien en anglais), les forces militaires de Gilgit renversent le gouverneur du Cachemire à Gilgit. Quelques mois plus tard, c’est Skardu qui tombe aux mains de cette force paramilitaire confirmant la bascule du Gilgit-Baltistan du côté Pakistanais. Si le renversement de Gilgit se fait dans le calme, la conquête du Baltistan est meurtrière. Très vite, Islamabad récupère la gestion administrative de la région. Elle ne devient pas pour autant une Province du Pakistan mais reste un territoire un peu à part.
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Le Cachemire pour le Pakistan : tout ou rien ?
Depuis la capitale du Pakistan, le Gilgit-Baltistan est un morceau du Cachemire . L’intégrer comme une province reviendrait à accepter que le reste du Cachemire est indien, ce qu’Islamabad refuse. Alors dans l’attente d’une résolution de la partition de la région entre Inde et Pakistan (dont on peut douter de l’avènement), le Gilgit-Baltistan reste à part. Si une structure politique autonome est en place depuis quelques années, la main des autorités pakistanaises est bien présente. Le Gilgit-Baltistan n’est pas représenté au Parlement d’Islamabad, ce n’est pas une des Provinces du Pakistan.
Sauf que derrière la querelle entre Etats, localement, les habitants du Gilgit-Baltistan ne se considèrent pas comme Cachemiris. Bien que membres de l’Etat du Jammu et Cachemire avant l’indépendance de 1947, ils se souviennent de l’annexion de leur territoire au Cachemire mais ne la reconnaissent pas plus que leur époque passée sous domination de l’Afghanistan. A majorité musulmane, la région pousse pour une véritable intégration au Pakistan plutôt que le maintien de ce status quo. Ce n’est pas encore d’actualité. De l’autre côté de la ligne de démarcation, les autorités indiennes considèrent « l’occupation du Gilgit-Baltistan » par le Pakistan comme illégale et comptent bien, un jour, retrouver la souveraineté sur la totalité de ce qu’ils considèrent comme étant le Cachemire.
Illustrations © Khaqan ibrahim chopa CC BY-SA 4.0