Le Festival International du Film d’Aventure. Chaque année, les salles de La Rochelle offrent une programmation pointue dans laquelle il est toujours un peu question de montagne. Le public vient en nombre, par curiosité ou passion de l’aventure. En 2014, une jeune femme s’est retrouvée assise, un peu par hasard, dans une de ces salles de projection. Les premières images du film du soir, consacré à la Compagnie des Guides de Chamonix ne la laissent pas indifférente. « Ça m’a filé des frissons » raconte Salomé, des années après.
Cette Rochelaise n’en était pas à sa découverte de la montagne : « on allait à la montagne de temps en temps avec mes parents, au ski en hiver, de la rando en été ». Mais ces images de l’Arête des Cosmiques, en plein cœur du Massif du Mont Blanc restent gravées dans sa mémoire. « Je me suis dit, un jour je ferai çà ».
« Un jour je ferai çà ! »
Quelques temps plus tard, elle traverse la France pour s’installer dans les Alpes et s’attaquer à des études supérieures de géographie. En parallèle, elle met un premier pied en haute montagne, puis un deuxième. Et une rencontre en entraînant une autre, un sommet en entraînant un autre, elle attrape le virus de la haute montagne. De retour dans la vallée, elle dessine les montagnes qu’elle a parcourues. Elle crayonne aussi les sommets qui la font rêver : « La Verte, les Drus, la Barre des Ecrins ! ». Et s’il était possible d’allier les deux passions ? Le dessin et la montagne. Vendre une ou deux aquarelles pour s’acheter du nouveau matériel d’alpinisme ? Elle n’y croit pas vraiment. D’ailleurs, ce sont ses proches qui le lui soufflent. Elle ne se rend pas vraiment compte que ses croquis sont de véritables œuvres d’art. En quelques jours, des toiles se vendent, et les commandes commencent à affluer.
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Une artiste autodidacte
Salomé n’a jamais pris de cours de dessin, « J’ai toujours évolué par moi-même. Il y a des techniques que je ne maîtrise pas forcément, je suis un peu autodidacte, j’essaie des choses. Souvent ça marche ! ». Elle ne veut pas produire ses tableaux de façon industrielle, chaque projet doit avoir son histoire. Si c’est une commande « j’ai besoin de connaitre l’histoire derrière la commande ». Elle a besoin de comprendre la montagne, de saisir l’histoire de son client. Client qu’elle pourrait bientôt accompagner en moyenne montagne puisqu’elle a mis ses études de géographie en pause pour passer le diplôme d’Accompagnatrice en Moyenne Montagne. « Il me faut passer du temps en montagne pour prendre des croquis, ressentir des choses » détaille-t-elle.
Cet été 2019, Salomé était sur l’Arête des Cosmiques. Celle qui, à La Rochelle, avait contribué à tout déclencher. « Cet été je l’ai faite ! Et je l’ai peinte ! » confirme-t-elle, un sourire dans la voix.
Pour découvrir le travail de cette artiste, future accompagnatrice en montagne : Carnets d’Altitude, Salomé Auberger !
Illustration © Salomé Auberger – Carnets d’Altitude