Chaque année, quelques 400.000 festivaliers se retrouvent près d’Anvers en Belgique. Ils viennent danser sur les sets des plus grands DJ de la planète, dans le cadre de Tomorrowland. Avec ses 25 millions d’Euros de chiffre d’affaire, le festival belge s’exporte dans nos montagnes. L’hiver prochain, il devrait faire son apparition sur le domaine skiable de l’Alpe d’Huez. La Région Auvergne-Rhône Alpes se réjouit d’accueillir ce qu’elle qualifie d’ « événement culturel majeur ». Son président Laurent Wauquiez n’a d’ailleurs pas hésité à sortir le chéquier de la région. Histoire de favoriser la tenue de ce festival de musique électronique. 400.000 Euros, c’est le montant de la subvention accordée à cette entreprise belge pour qu’elle produise cette version hivernale de son événement dansant.
Une subvention qui fait réagir
Une tribune signée par plusieurs dizaines d’acteurs de la culture en Auvergne-Rhône-Alpes a été publiée en fin de semaine dernière pour dénoncer cette subvention. Les signataires posent un certain nombre de questions. Quant à la définition de la politique culturelle régionale. Mais aussi au sujet de l’impact environnemental d’un tel festival dans l’écosystème fragile des montagnes. Il faut dire qu’avec un nombre de spectateurs attendus de l’ordre de 30.000, ce chèque de 400.000 € a du mal à passer auprès de certaines structures culturelles qui peinent à survivre dans la région. La tribune le rappelle : « Nombre d’équipes ont en effet vu diminuer voire disparaître leurs financements régionaux, impactant leur activité, lorsque cela ne l’a pas stoppé net ».
Certains observateurs n’ont pas trainé avant de mettre en avant les liens étroits qui unissent Laurent Wauquiez et Jean-Yves Noyrey, maire de l’Alpe d’Huez. Ce dernier était récemment sur l’une des listes de Wauquiez. Le Petit Bulletin de Lyon enfonce le clou : « comme souvent avec le président de Région, les soupçons de clientélisme ne sont jamais loin ».
Illustration : © Anosov1505