A 2.469m, le col du Grand Saint Bernard sépare la Suisse du Val d’Aoste. En mai 1800, Napoléon emmène une partie de son armée à travers ce passage alpin. Au même moment, deux généraux franchissent les cols du Saint Gothard et du Mont Cenis et du Petit St Bernard. C’est le début de la seconde campagne d’Italie, qui verra la France victorieuse.
Deux peintures, dix tableaux
Quelques mois plus tard, histoire de glorifier ce passage des Alpes et d’en faire un élément de propagande, David se voit commander plusieurs tableaux représentant la scène. Entre les 5 versions peintes entre 1800 et 1803, on note peu de différence. L’un de ces tableaux, propriété du château de Versailles, est actuellement prêté au Musée du Louvre d’Abou Dhabi. Quarante ans plus tard, c’est le peintre Paul Delaroche qui repeint la même scène. Dans un style plus romantique, Delaroche représente Napoléon avec beaucoup de réalisme. On est loin du héros antique glorifié par David. Il existe également 5 versions de ce tableau.
Plus tard, le peintre suisse Edouard Castres réalise également un tableau de cet épisode.
Un itinéraire digne d’un pèlerinage
Sur le trajet suivi par le Premier Consul et son armée, plusieurs haltes permettent de se souvenir de cette épopée. A Bourg Saint Pierre, dernier village suisse avant le Col ; on peut admirer la lettre de dette de Napoléon envers la commune, ce document manuscrit est exposé dans le hall de la Mairie. Au Col, l’Hospice du Grand St Bernard abrite discrètement la tombe du général Desaix, tombé pendant la campagne d’Italie (mais qui n’avait pourtant pas traversé ce col). En descendant côté italien, à Etroubles on peut voir la petite maison qu’occupait Napoléon. Et à Aoste, on ne manquera pas le Palais Episcopal où le Premier Consul résidera 3 jours durant. Enfin, en se dirigeant vers Milan, on passe à côté du Fort de Bard, duquel Napoléon mis plusieurs semaines à déloger une garnison d’Autrichiens.
Illustration principale © Muneaki.