Alors que deux stations du Massif Central ont fait l’acquisition de leurs premiers enneigeurs toute température, ces produits semblent peu à peu devenir une évidence pour nombre d’opérateurs de domaines skiables. A certaines altitudes, les chutes de neige naturelles ne suffisent plus à garantir une saison de ski viable. Les stations ont besoin d’un coup de pouce technologique. Des solutions permettent aujourd’hui de produire de la neige quand la température de l’air est positive.
Deux stations du Massif Central produiront de la neige même si la température est positive
Depuis quelques semaines, les stations de Super-Besse et du Lioran ont fait l’acquisition d’enneigeurs capables de produire les précieux flocons même quand les températures négatives ne sont pas au rendez-vous. Ces stations du Massif Central, aux fronts de neige situés entre 1.100 et 1.300 mètres d’altitude, sont fréquemment confrontées au manque de neige. Pire, les conditions météo permettant de faire fonctionner des canons à neige traditionnels ne sont pas toujours réunies. Pour faire face à cet aléa et continuer à proposer du ski à leurs clients, ces stations de moyenne montagne ont sauté le pas. Elles ont investi dans des enneigeurs à température positive.
Si la technologie n’est pas nouvelle, le fournisseur français WeSnow a eu une idée intéressante. Recycler l’énergie dégagée par le fonctionnement de ses enneigeurs pour chauffer quelques bâtiments au pied des pistes. Avec ce système, Super-Besse devrait ainsi chauffer les bureaux du domaine skiable, une gare de télécabine ou encore un local à dameuse. Même approche au Lioran où les techniciens pourront préparer les dameuses dans un local chauffé. Ces machines sont relativement encombrantes (des containers des 6 à 12 mètres de long), consomment de l’électricité, mais arrivent à produire de la neige jusqu’à 15°C de température extérieure.
Les enneigeurs à température positive deviennent peu à peu une évidence pour les opérateurs
Les hivers sont de plus en plus chauds. Les stations comprennent peu à peu que si elles choisissent de maintenir une saison de ski alpin, elles doivent s’équiper pour faire face à l’aléa climatique. Les investissements de ces dernières décennies en enneigeurs traditionnels sont toujours utiles au-delà d’une certaine altitude. Mais plus bas, ils sont souvent dépassés. En début de saison notamment, les enneigeurs en front de neige doivent souvent rester à l’arrêt, faute de froid.
Tous les acteurs de l’enneigement de culture ne positionnent donc sur ce marché. Le leader Technoalpin propose depuis quelques années sa Snow Factory. Notamment utilisée pour sécuriser l’enneigement de plusieurs étapes de coupe du monde de ski alpin. La Snow4Ever de Demaclencko offre aussi une production de neige quand le thermomètre n’est pas assez bas. Des dispositifs qui peuvent produire jusqu’à 100 mètres cubes de neige par jour. Voire plus de 200 mètres cubes par jour pour le plus gros modèle de chez Technoalpin. Une machine de 35 tonnes tout de même.
De nouvelles technologies encore plus responsables ?
La start-up grenobloise Alpinov’X a pris quelques mois de retard mais devrait arriver sur le marché dans les prochaines semaines. A la fin du premier trimestre 2021, elle devrait présenter une version plus robuste de son enneigeur à température positive. Et certains clients sont pressés d’attendre. Ces nouvelles générations de machines seraient 3 à 6 fois moins consommatrices d’énergie que les enneigeurs actuels. Une aubaine pour les opérateurs en quête d’économies et d’une image plus responsable au plan environnemental. A ce titre, l’idée de WeSnow de profiter de l’énergie restituée par ses machines pour chauffer des bâtiments est habile. Elle devrait ravir plus d’une station désireuse de réduire son empreinte environnementale.
Illustrations Production de neige par température positive – Le Lioran © WeSnow