par Dans une enquête de la BBC, on découvre que le projet NEOM et notamment sa station de ski en plein désert, ont entrainé des expulsions par milliers. Et les opposants aux évictions finiraient au mieux en prison. De nombreuses entreprises occidentales ont décroché des contrats dans le cadre de NEOM.
On évoque depuis plusieurs mois le coût environnemental du projet saoudien Neom et notamment la station de ski futuriste Trojena. Le petit domaine skiable en plein désert n’existe pas encore mais il doit accueillir les Jeux Asiatiques d’Hiver en 2029. Une enquête de la BBC vient désormais ajouter un coût humain à ce bilan. Car dans la monarchie absolue saoudienne, il n’y aurait guère de place pour la contestation. Le prince Mohammed ben Salmane affirmait quelques années en arrière que les territoires qui accueilleraient Neom étaient vides de toute vie humaine, ce n’était pas tout à fait exact. Au moins 6.000 personnes auraient été déplacées. Un chiffre largement sous-estimé selon l’ong ALQST. Début 2023, l’organisation publiait son rapport « Le côté sombre de Neom », elle a continué à suivre le sujet depuis.
Impossible de s’opposer au projet
Andrew Wirth, dirigeant d’un exploitant de domaines skiables américains, avait été embauché au début du projet de Trojena en 2020. Il explique avoir beaucoup posé de questions sur les évictions. Et notamment le cas de Abdul Rahim al-Huwaiti, qui s’était opposé à son expulsion sur les réseaux sociaux. Accusé de terrorisme, il a été tué par les forces de sécurité saoudiennes. Un colonel aux commandes au début du projet et réfugié au Royaume-Uni a expliqué avoir obtenu l’ordre de « nettoyer » les terrains nécessaires aux travaux. Y compris en utilisant la « force léthale ». Wirth explique n’avoir jamais obtenu de réponses satisfaisantes concernant le sort des populations locales impactées par le projet. Ce « n’était vraiment pas nécessaire, c’était clairement un meurtre » explique Wirth à la BBC. Ce dernier a démissionné après quelques mois sur le projet Trojena. Une quarantaine d’opposants à ces projets seraient actuellement en prison, plusieurs dans le couloir de la mort.
Illustration © NEOM
