Dans la vallée de Chamonix, le chantier des Grands Montets démarre ce printemps. L’investissement est colossal pour la Compagnie du Mont Blanc, près de 150 millions d’Euros.
Si le projet de télécabine à 135 millions d’Euros des Deux Alpes impressionne, voici celui de Chamonix. Sur le domaine des Grands Montets, l’incendie de septembre 2018 avait porté un coup d’arrêt au téléphérique éponyme. Plusieurs années sans que le sommet du domaine ne soit accessible. Désormais les travaux sont lancés pour reconstruire l’infrastructure. Et rien n’est fait à moitié, entre les gares dessinées par Renzo Piano, un tunnel de 70 mètres pour rejoindre le départ des skieurs ou encore les remontées dernier cri signées Doppelmayr.
Deux téléphériques de matériaux et un téléphérique de service pour le personnel seront mis en place pour faciliter l’accès au site et dit-on, réduire les rotations d’hélicoptères. « Ces infrastructures seront démontées aussitôt la mise en service des installations définitives » rappelle Mathieu Dechavanne, patron de la Compagnie du Mont Blanc, à la manœuvre sur ce projet. La gare supérieure se situant à près de 3.300m, une partie des travaux ne pourra se dérouler que quelques mois par an.
Les Grands Montets accessibles 10 mois sur 12 ?
La vidéo aux sons hollywoodiens ci-dessus donne une petite idée du projet. Les travaux préparatoires ont débuté à la fin du printemps 2023. La mise en service devrait se faire en début de saison d’hiver en décembre 2026. Le site sera ensuite accessible 9 à 10 mois par an, contre seulement 5 mois jusqu’alors. Une télécabine de 10 places équipera la première partie de la montée, jusqu’à Lognan. La suite verra une télécabine 3S prendre le relais, avec des cabines de 24 places.
L’arrivée au sommet sera abritée dans un immense cube de verre, supposée rappeler les cristaux de pyrite. Ce secteur de l’aiguille des Grands Montets était un terrain de choix pour les cristalliers. Facture totale estimée à 149,5 millions d’Euros, incluant les nouvelles remontées et la refonte du domaine des Grands Montets. Un coût non négligeable est consacré à des études géologiques. Notamment pour choisir des emplacements stables dans le cadre de la fonte du permafrost. Un phénomène qui fragilise la montagne à ces altitudes.
Illustration © RPBW