Hôtel Pashmina Val Thorens

Escapade enneigée dans un hôtel-refuge chargé d’histoires !

Petit détour en fin de saison par la plus haute des stations de ski d’Europe. En ce milieu de printemps, 20 centimètres de poudreuse nous ont précédés. A une telle altitude, le spectre du manque de neige n’est pas vraiment là. A Val Thorens, nous descendons à l’hôtel Le Pashmina. L’établissement 5 étoiles est plutôt récent mais c’est une porte d’entrée de choix sur le passé de la station et les histoires d’une famille de pionniers. Découverte.

Fin des années 1960, l’idée de construire une station de ski au fin fond de la vallée des Belleville peine à faire son chemin. Dans cet univers si minéral, à une altitude où des scientifiques prédisaient les dangereuses conséquences du manque d’oxygène, quelques visionnaires vont cependant relever le défi.

Si l’on retient volontiers le nom du maire de l’époque, Joseph Fontanet, ou de l’aménageur Pierre Schnebelen, acteur central du projet, la naissance de Val Thorens s’accompagne aussi de l’installation de quelques dizaines d’enthousiastes, attirés par leur passion du ski et la ferme conviction que quelque chose pouvait naître au milieu de tant de cailloux… Certains sont repartis ou ont été remplacés par des sociétés d’investissement internationales. Ou des clubs de vacances aux mains d’actionnaires chinois. D’autres, et leurs descendants, sont toujours là.

C’est un petit bout de cette histoire que l’on effleure en serrant la main de Cédric Gorini, dans le restaurant de son hôtel Le Pashmina, un soir d’avril 2024. Ses parents, Marc et Sandrine, arrivent à Val Thorens en 1973. Lui démarre comme moniteur de ski, mais le couple est vite connu pour sa fameuse crêperie. Les années passent et la station grandit, les Gorini ouvrent une épicerie puis un premier hôtel. Cédric est l’un des premiers enfants de Val Tho, il a grandi là. Entre le téléski allumé pour jouer après l’école et la route coupée par la tempête. Et c’est sa génération qui a désormais repris les rênes de pas mal d’entreprises historiques. Depuis quelques années, le groupe familial a même ouvert cet hôtel luxueux sur les hauteurs de la station.

En déambulant dans ce chalet savoyard, on pourrait être surpris. Car si les codes de l’hôtellerie haut-de-gamme sont bien là, on croise des détails beaucoup moins impersonnels. Des photos, des livres, des objets. On pourrait seulement les considérer comme un décor murement réfléchi, un marketing soigné, mais on comprend vite qu’une histoire se cache derrière chacun d’entre eux. L’histoire d’un lien, d’une confiance, d’une amitié. Les copains, les proches, ne sont jamais loin. Bien souvent impliqués dans cet immense projet à presque 2.400 mètres d’altitude.

Bâtir un hôtel 5 étoiles ! « Presque 10 ans » se sont écoulés entre les premières idées et l’inauguration du Pashmina. Pour la plupart « c’était le projet d’une vie ! » explique Cédric Gorini. Tout est affaire de lien de confiance, de l’architecture à la déco, en passant par les cuisines. Et si le troisième étage est occupé par un Spa L’Occitane, c’est que quelques années en arrière, le patron de l’enseigne de cosmétiques était client d’un des restaurants de la famille Gorini. Le courant est passé…

Avec une petite centaine d’employés au cœur de l’hiver pour seulement 130 lits, l’hôtel chouchoute ses hôtes. Si bien que les clients reviennent d’année en année dans ce « refuge » un peu à l’écart de l’effervescence de la station. La neige est garantie, la qualité de la table aussi (un des deux restaurants est étoilé au Michelin), le spa vaut le détour avec sa vue sur les pistes, le bar est chaleureux autour de sa grande cheminée. Inutile d’en rajouter. Les affaires vont bien. En finissant son verre de sirop de pêche, Cédric Gorini explique qu’il faut être prudent et ne pas injurier l’avenir, que « les planètes étaient peut-être exceptionnellement alignées » cette année. Mais pour l’heure, l’hôtel termine une des meilleures saisons de son existence.

Dans ces conditions, d’aucuns ne perdraient pas leur temps à répondre à quelques journalistes de passage. Mais le patron est là, avant de courir saluer un client de longue date qui vient d’arriver, et il faut voir l’enthousiasme avec lequel il raconte. Mille et une anecdotes de son parcours, de son projet d’hôtel et de sa vie d’aujourd’hui. Partagée entre son entreprise, ses collaborateurs qu’il connait tous et les sorties en montagne qui le démangent.

Un détour par le Pashmina, s’il n’est sans doute pas accessible à toutes les bourses, promet un peu plus qu’un séjour dans un 5 étoiles. L’occasion d’approcher la grande histoire des pionniers de Val Thorens, et notamment l’aventure entrepreneuriale et humaine de la famille Gorini. Un demi-siècle en arrière, lors des premières saisons, seule une poignée de curieux venaient à Val Thorens. Peu de gens croyaient à un tel projet. Aujourd’hui, la station vend près de 2 millions de journées de ski par hiver.

Hôtel Le Pashmina, place du Slalom, Val Thorens (73)

Illustration © Hôtel Pashmina

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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