Dans un long communiqué circonstancié, Domaines Skiables de France revient sur de nombreux irritants relevés dans le rapport de la Cour des Comptes au sujet des stations de montagne face au réchauffement climatique.
Une « présentation très réductrice », un manque de « vérification élémentaire », « une vision déformée », des « approximations, inexactitudes ou erreurs ». Domaines Skiables de France 5dsf° a pris le temps de relire le rapport de la Cour des Comptes au sujet des stations de ski « face au réchauffement climatique ». En ligne avec la réponse au pré-rapport dont « aucun des points signalés n’ont été pris en compte », ils dénombrent plusieurs erreurs et des simplifications qui « jettent le discrédit sur la filière tout entière ». Ce « rapport nuit autant à la qualité du débat qu’à la réputation de la Cour des Comptes et à celle des stations » explique Alexandre Maulin dans son courrier à la Cour, rendu public.
Ce que DSF reproche à la Cour des Comptes
En résumé, les Domaines Skiables de France reprochent principalement à la Cour :
- De mettre toutes les stations dans le même sac s’agissant de leur exposition au changement climatique. Alors que les travaux scientifiques soulignent que les plus grandes stations (qui concentrent 80% de la fréquentation nationale) devraient pouvoir continuer leur activité sans problème après 2050, tout comme nombre de stations de taille moyenne.
- De donner une vision faussée du recours à la ressource en eau pour la neige de culture. DSF trouve ainsi plus pertinent d’intégrer dans la consommation d’eau celle des barrages. Faisant passer la part de l’eau dédiée à la neige de culture de 8% des prélèvements à 0,1% (en Savoie).
- De faire des estimations très éloignées de la réalité concernant les subventions touchées par les domaines skiables.
- De donner une vision de la vulnérabilité de chaque station avec un score dont le calcul comporte plusieurs biais.
- De remettre en question des études qui ont à plusieurs reprises expliqué que pour 1 Euro dépensé en forfait de ski, 6 Euros étaient dépensés ailleurs dans l’économie.
- De citer en exemple l’Andorre et les Dolomites au sujet de l’élargissement de la gouvernance publique des stations françaises. Alors que ces exemples sont très discutables.
Si certains des points avancés par DSF sont affaire de simplification erronée. Et que certains restent discutables. D’autres dénotent une méthodologie plus que fragile. Au final, le rapport de la Cour des Comptes jette peut-être le discrédit sur la filière. La filière jette ici le discrédit sur le rapport de la Cour. Le sujet des stations « face au réchauffement climatique », lui, n’a pas beaucoup avancé…
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