A Artouste, une des pires saisons de ski de l’histoire de la station va bientôt se terminer. Mais pour la petite destination pyrénéenne, ce n’est pas complètement une catastrophe.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, il est une station qui a renoncé au « tout-ski ». A Artouste, on a même renoncé depuis 2020 à la neige de culture. Pas question de se substituer à ce qui tombe du ciel, d’autant que les fenêtres de froid pour produire de la neige se réduisent fortement. Un tel choix a cependant des conséquences. L’hiver dernier, sur les 100 jours de saison de ski espérés, la station n’a pu ouvrir son domaine skiable que 53 jours. Les conditions de cet hiver ont été bien pires. A la fin de la saison prévue le 17 mars, on atteindra péniblement les 20 jours d’ouverture des pistes. Un manque à gagner conséquent avec environ 15.000 journées skieurs vendues contre 50.000 à 70.000 une année « normale ». Les périodes de vacances scolaires ont notamment été très touchées par le manque de neige, et la fréquentation du Petit Train exceptionnellement remis en service quelques jours, ne compensera pas cette perte. Dans le massif, les stations qui utilisent des canons à neige ont moins souffert et annoncent une fréquentation quasi-stable pour la saison ou en légère baisse.
Lire aussi : Top 5 des plus hauts sommets des Pyrénées
Le ski n’est qu’une partie minoritaire des revenus
Mais est-ce si grave pour Artouste ? Pas si sûr. Si cette saison est compliquée, avec peu de visiteurs et des hébergeurs, commerçants et saisonniers qui font grise mine, l’avenir de la destination est loin d’être tout noir. Car d’ores et déjà, l’activité ski ne représente que 20% du chiffre d’affaires de la station. Le train, créé en 1920, attire jusqu’à 120.000 visiteurs par an, entre mai et octobre. Il reste la valeur sûre de la destination. A lui seul, il sécurise plus de 2/3 des revenus. Pour le reste, ce sont de nouvelles activités dans lesquelles la station continue d’investir. Du VTT, un espace bien-être ou encore une tyrolienne à virages ! Et demain, une luge sur rail ou encore une pente de ski 4 saisons en revêtement synthétique. L’offre continue de s’étoffer. Petit à petit, Artouste s’éloigne des activités de neige et continue d’attirer des visiteurs. Difficile pour autant de servir de modèles à d’autres acteurs de l’industrie du ski. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir une ligne ferroviaire de montagne pour attirer le chaland.
En attendant, il a beaucoup neigé ces derniers jours sur la région. Et pour les derniers jours de la saison, le domaine skiable est ouvert !
Illustration © FB Artouste