Des tags sur les remontées mécaniques, c’est le geste symbolique choisi par Extinction Rebellion à l’Alpe d’Huez pour s’attaquer au festival de musique électronique Tomorrowland Winter.
Dans la nuit du 17 au 18 février, des militants d’Extinction Rebellion ont investi la station iséroise de l’Alpe d’Huez. Dans la droite ligne du collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez, soutenu par plusieurs associations environnementales, Extinction Rebellion considère que le festival Tomorrowland Winter « n’a pas sa place en montagne ».
Quelques messages tagués sur les pylônes de télésièges et autres gares de remontées mécaniques pour tenter de faire passer leur idée. « Nuisances sonores +++ », « Bilan carbone +++ », « Montagne en danger » ou encore « stop tomorrowland ». Les militants dénoncent l’impact climatique du festival, soulignant qu’un participant sur deux vient de l’étranger souvent en avion. Ils soulignent également son impact écologique. Il est question de nuisances sonores avec des scènes au cœur de la montagne. Jusqu’à 3.300m d’altitude, à « seulement 500 mètres du parc national des Ecrins ». Enfin, ils évoquent son impact social. Avec son coût élevé, ce festival n’est accessible qu’à une infime partie de la population.
D’autres associations mobilisées contre Tomorrowland Winter
En parallèle d’une telle action de désobéissance civile, d’autres choisissent le cadre légal. Le collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez continue de se mobiliser dans la région. Il organise notamment une « marche festive » le premier jour de la quatrième édition du festival, le 16 mars prochain.
Et d’expliquer leur mouvement : « Tomorrowland Winter est un festival de la démesure, totalement inadapté au territoire de montagne qui souffre déjà encore plus des conséquences du réchauffement climatique. Pour rappel, la station vient de signer pour 5 nouvelles éditions avec le festival alors qu’il y a quelques mois seulement se tenaient les funérailles du glacier de Sarenne. Quand on sait qu’un seul kilo de CO2 émis équivaut à 15 kg de glace fondue d’ici la fin du siècle et que le festival est responsable de plusieurs milliers de tonnes équivalent CO2, on ne peut plus fermer les yeux sur le cynisme de Tomorrowland Winter ! En plus de cela, le festival cumule également des problématiques de démocratie, d’économie et d’inclusivité. »
La station voit les choses différemment
De son côté, en guise de réponse sur l’empreinte carbone, la station souligne que les festivaliers viennent généralement en vacances sur place et pas uniquement pour l’événement. Et d’ajouter que pendant certaines semaines de vacances notamment anglaises, la station accueille davantage de touristes étrangers. L’Alpe d’Huez explique aussi s’être concertée avec ses résidents, ses commerçants et autres acteurs locaux. Quant aux nuisances envers la faune, elles seraient marginales. La scène principale, sous chapiteau insonorisé, restant en cœur de station.
Illustration © Extinction Rebellion