La Cour des Comptes a essayé de classer les stations de ski françaises selon un indice de vulnérabilité. Si l’exercice est périlleux et discutable sur plusieurs aspects méthodologiques, quelques tendances se dessinent. Et ce ne sont pas vraiment des surprises.
Dans son rapport sur l’avenir des stations de montagne, la Cour des Comptes a créé un « indice de vulnérabilité » pour mettre en évidence les stations qui pourraient le plus souffrir du changement climatique. Il y est question du risque climatique mais aussi de la capacité financière des acteurs à se transformer. Sans surprise, les stations à l’indice de vulnérabilité le plus bas se situent majoritairement dans les Alpes du Nord. Val Thorens, Chamonix, Les Deux Alpes, Tignes sont parmi les premiers du classement.
En plus de ces très grandes stations, on trouve dans le Top 10 des noms moins connus. Saint Paul (04) ou le Col de Porte (38) ont ainsi un score de vulnérabilité très bas. Il « s’agit de stations qui, bien que très exposées au changement climatique, ne comportent que peu d’installations dédiées au ski alpin, peu d’hébergements touristiques voire encore une population permanente peu importante. La faible vulnérabilité doit alors s’entendre comme la faible conséquence économique et financière du changement climatique sur la station concernée ».
Ces stations de ski vulnérables des Alpes du Sud
A l’inverse, les stations présentant l’indice le plus haut sont principalement situées dans les Alpes du Sud. C’est par exemple le cas des stations du Queyras ou du Champsaur dans les Hautes-Alpes. « Cette situation s’explique pour l’essentiel par la combinaison d’un risque climatique important, de territoires peuplés et bien équipés sur le plan des domaines skiables (fort risque socio-économique), et d’autorités organisatrices qui disposent d’une surface financière réduite (faible capacité à s’adapter) » explique la Cour. Si elles sont peu nombreuses dans les 10 stations à l’indice le plus élevé, les stations des Pyrénées sont néanmoins mal positionnées dans ce classement. Ainsi Font Romeu, Formiguères, Peyragudes, Luchon, Guzet obtiennent un indice peu enviable.
Dans sa réponse au rapport, Domaines Skiables de France pointe « des insuffisances méthodologiques ». La « Cour produit un classement qu’elle aurait dû s’abstenir de publier, tant il est contestable ».
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